Alexis Robert

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VC & Dev

Alexis Robert

Naviguer entre tendances et réalités techniques

Quand on a vraiment envie de faire un truc, parfois on réussi
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Le D.E.V. de la semaine est Alexis Robert, Partner @ Kima Ventures. Alexis est dev, clairement, mais aussi investisseur. Il interroge notamment la notion de "hype" dans le développement technologique et l'investissement, se demandant si les investisseurs prennent réellement en compte la technologie ou s'ils sont plus enclins à suivre la dynamique du moment. Pour Alexis, l'équilibre crucial entre le sens de la hype et une évaluation réaliste de la faisabilité est un élément clé pour réussir en tant qu'entrepreneur. Enfin, il souligne la séparation problématique entre le business et les ingénieurs en France, appelant à une meilleure compréhension et collaboration entre ces deux mondes.

Emmanuel Straschnov

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Un peu de patience ...
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Bruno:
En 2023, les start-up françaises ont levé 8,3 milliards d'euros. Plus de la moitié a été dans des entreprises qui ne vendent rien de matériel. Ce n'est donc que du code qui produit de la valeur, ou du moins dont les investisseurs estiment qu'il produit de la valeur. Mais alors, comment savent-ils que le code vaut autant ? Sur ces 4 milliards d'investissements, combien sont tournés vers l'IA, la grande mode du moment ? Et surtout, avec autant d'argent, on doit pouvoir écrire du code propre, n'est-ce pas ? Pour répondre à ces questions d'investissement, je ne reçois pas Picsou, mais il s'y connaît en aventure. Alexis, bonjour.

Alexis:
Bonjour.

Bruno:
Alors Alexis, est-ce que tu pourrais te présenter pour les quelques personnes qui ne te connaîtraient peut-être pas ?

Alexis:
Bonjour, moi je m'appelle Alexis Robert, je me suis partenaire chez Kima Ventures. Donc Kima Ventures, on s'occupe des investissements de Business Angel et des investissements start-up de Xavier Niel, qui a monté Free, car il y a d'autres business. Et donc on s'occupe des services Angel, on a investi dans deux start-up par semaine, des tickets de 100-150 000, donc des beaux tickets d'Angel voilà, avec une équipe de 4 personnes, on a investi dans presque 1400 boîtes aujourd'hui en France et les fondateurs français à l'étranger ok.

Bruno:
C'est quoi toi ton rôle spécifiquement chez Kima t'as une casquette purement technique contrairement à d'autres ou t'es comme d'autres avec un bagage technique comment t'es, enfin c'est quoi la répartition des rôles ?

Alexis:
La répartition des rôles, en fait, en gros, on est trois partenaires. Donc, tu as Jean, moi et Chloé. Chloé qui vient d'arriver, qui vient de nous rejoindre. Donc, comme elle vient de nous rejoindre, je vais principalement parler de Jean et moi, comment on se splitait les tâches avant. Donc, Jean, il a le côté plutôt éclairé de la force. C'est-à-dire qu'en fait, il est plutôt consumer, là où moi, je suis plutôt côté sombre de la force. C'est-à-dire qu'en fait, comme j'ai mon background technique, je regarde plutôt les côtés un peu plus obscurs. Mais sinon, en fait, tous les trois, on fait des deals, on regarde des gens, on regarde des entrepreneurs. Après, suivant notre fibre personnelle, voilà.

Bruno:
OK. Tu es entrepreneur depuis de longues années. Ça fait combien de temps que tu es chez Kima ? C'est quoi un peu ton parcours pour arriver là ?

Alexis:
Donc moi, ça fait huit ans et demi que j'ai rejoint Kima, je crois. J'ai rejoint en novembre 2015. Moi à la base je voulais pas du tout faire VC je trouvais que tous les VC c'était des connards, ce qui est pas faux pour certains et en fait j'ai rejoint Kima, pourquoi c'est très simple en fait moi j'ai commencé à coder quand j'avais à peu près mon père m'a mis devant GW Basic quand j'avais 5 ans, c'est le trio GW Basic, ZX80, ZX Spectrum parce qu'il avait commencé l'informatique dans les années 80 là où il fallait absolument faire du basic pour utiliser son ordi donc il m'a un peu formé là dedans, mais en fait je ne comprenais rien et donc du coup j'ai vraiment commencé à coder quand j'avais 8 ans, où j'ai commencé un peu sur du Pascal plus GWBasic et c'était les ZX Spectrum toujours, ensuite après je suis passé à Linux en 2000, c'était les premiers Linux Magazine, Red Hat 5.1 il y a une variante de Slackware qui était un Slackware français d'ailleurs je ne m'en souviens plus et, voilà, et ensuite après j'ai continué comme ça je n'avais pas de potes au lycée parce qu'en fait au collège lycée parce que je faisais passer tout mon temps à coder et j'ai passé tout mon lycée sur mon collège lycée sur Linux Affaires et toutes les communautés open source, Quand j'avais 15 ans, j'ai fait ma propre distribue Linux. Donc, c'était sur base de Linux from scratch, avec notre propre packaging système, notre propre init. On était 3-4 dans la communauté, sur IRC, à se rejoindre et à coder, etc. C'était trop bien. Jusqu'à ce que Gnome 3 arrive et Gnome 3, en fait, a fragmenté les paquets. Et c'était devenu horrible à packager. Donc, en fait, c'est à ce moment-là où, en fait, sur une petite équipe, c'était difficile à maintenir. Donc, c'est à ce moment-là où le projet est un peu périclité. J'ai commencé à travailler quand j'avais 16 ans. Je fabriquais des ERP pour des startups, pour des PME quand j'avais 16 ans, à base de PHP. Et en fait, je savais déjà programmé, je commençais à travailler. Et je me suis dit, mais en fait, pourquoi est-ce que je ferais des études ? Ça ne sert à rien. Je peux travailler tant qu'à faire. Puis je connaissais un peu des gens sur IRC. Je me suis dit, bon, en fait, ils pourraient très bien m'embaucher et je pourrais commencer à travailler maintenant. Ce serait beaucoup plus sympa qu'aller à l'école. Ça m'ennuie. Je n'aime pas les maths. J'avais 3 sur 20 maths. Et en fait là je discute, c'était au forum lycéen où il y a tous les jobs, etc. Donc tout le monde va voir les pompiers, tout le monde va voir les policiers. Il y a un mec qui fait de l'informatique, personne ne va le voir. Donc du coup à chaque fois moi j'allais le hameçonner, je le mettais dans un tunnel. De toute façon j'étais tout seul. Et là je lui explique et là il me dit mais en fait la réalité c'est que tu pourrais travailler maintenant mais en fait aujourd'hui en France il faut des diplômes pour être reconnu, etc. Donc lui, il me dit ça. Puis après, forcément, mes parents m'ont orienté vers cette direction aussi parce que c'est le rôle des parents. Et donc, du coup, c'est assez typique de la France. On pousse vraiment les gens à faire des diplômes. Et donc, du coup, j'ai craqué. Je me suis dit OK, je ne vais pas drop out. Je vais faire ça. Je vais avoir mon tampon. Donc là, j'arrête de faire de l'open source. J'arrête de coder. Je redouble ma troisième. Là, je commence à travailler. Je rentre en école. Je fais une prépa. Je rentre en école lingerie. En école lingerie, je m'ennuie parce qu'en fait, je savais déjà coder.

Bruno:
Tu as fait quoi comme école lingerie ?

Alexis:
Télécom Paris. et d'ailleurs c'est marrant à Télécom Paris je re-rencontre un des mecs avec qui je travaillais sur ma distrib linux que j'avais rencontré sur IRC on est une pro Medecar, Pierre-Augusson qui travaille chez Freebox aujourd'hui et en fait donc là je m'ennuie et je discute avec, 3 HEC, 3-4 HEC dont un que j'avais rencontré sur MSN l'histoire est compliquée, qui me contacte il me dit voilà on a vendu un projet mais on sait pas le faire, C'est classique. Et donc, du coup, je me dis, pourquoi pas ? Je vais tester, voilà. Et donc, du coup, je les ai rejoints. On était les premiers à faire des systèmes de paiement pour les festivals. Donc, aujourd'hui, dans les festivals, vous avez toujours du cashless, des bracelets de paiement pour recharger au bar, etc. Et donc, du coup, nous, on était les premiers à faire. L'anéthote que je dis, c'est que Elon Musk permet d'aider le monde avec des voitures électriques, des carbonés, etc. Il envoie des fusées dans l'espace. Il fait en sorte que le monde soit meilleur. Moi, je suis en partie responsable de faire chier des millions de festivaliers par an qui voudraient juste payer à boire et en fait, ils doivent aller devant une ligne pour recharger leur bracelet. Voilà.

Bruno:
Chacun a sa contribution au monde.

Alexis:
Voilà, exactement. Chacun a la contribution qu'il mérite. Et voilà, donc c'était marrant parce qu'il n'y avait pas de smartphone NFC, donc fabriquer notre propre terminaux hardware, c'était assez rigolo. On fabriquait, c'était tout connecté, donc en fait, on installait des câbles réseaux dans les arbres, c'était que il y avait des clés 3G dedans, etc. C'était assez rigolo, on avait même nos propres liens 868 MHz en backup, on était allés un peu loin. Le truc, c'est que c'était devenu un peu, ça allait devenir un peu vers la direction d'une PME. Moi, je ne le sentais plus trop, voilà, c'est normal, c'est la vie. Du coup, je suis parti, je me suis associé avec notre Head of Sales UK qui était là, qui voulait aussi changer de direction. Et là, je pars à Londres, parce qu'en fait, en France, il n'y avait pas trop d'écosystèmes start-up en 2013. Donc là, je pars à Londres, je m'installe à Londres et là, on essaie de lancer une boîte. Ça a été un échec total transparent c'était horrible, on a lancé plein de projets plein de pivots plein de trucs en fait ça a duré deux ans et pendant un an et demi on a dû lancer ouais 8-9 pivots quelque chose comme ça, à chaque fois c'était tu relances un truc tu relances une nouvelle base de code tu relances une nouvelle idée tu recodes tout de zéro des projets qui marchaient quoi et enfin.

Bruno:
Qui marchaient le code.

Alexis:
Fonctionnait après.

Bruno:
Le ce que les gens l'ont acheté ça c'est un autre sujet.

Alexis:
Ouais c'est même pas que les gens l'achetaient c'est pas c'est que les gens l'utilisaient pas ils en avaient rien à foutre et c'est pour ça en fait aujourd'hui on voit dans la presse quand vous montez une boîte etc vous voyez dans la presse oui les projets qui marchent bien etc qui lèvent les fonds avec des histoires très polissées mais ce que les gens voient pas c'est que parfois derrière ces histoires là a été effacé du passé, ou alors parfois on voit pas tous les projets qui galèrent qui sont des gens géniaux mais en fait juste ils ont pas encore la bonne idée ils pivotent etc ils lancent des produits Et en fait, voilà, c'est dur quoi. Et donc, on fait tous ces pivots. Le pire, c'est les amis. Le pire, c'est les amis. C'est quand on lance son produit qu'en fait, on lance son produit, on est très optimiste, etc. Et en fait, on en parle aux potes lors d'une soirée ou un truc comme ça. Ils te demandent « Ouais, ça se passe comment ta boîte ? », Tu sais très bien que l'autre, en fait, il rêverait de monter une boîte, mais désolé pour le terme, il n'a pas les couilles. Et donc, du coup, secrètement, il est un peu jaloux. Et donc, du coup, toi, t'arrives, tu es en mode, ouais, ça se passe trop bien, etc. Mais derrière, t'as les haut et les bas, donc tu chies à l'intérieur. Et l'autre le voit dans ton regard. C'était assez dur.

Bruno:
C'est des moments difficiles.

Alexis:
C'est des moments difficiles. C'est quelque chose que beaucoup d'entrepreneurs ressentent. Et c'est difficile à communiquer parce que c'est son socle d'amis. C'est difficile. C'est des choses qu'on a du mal à partager. Donc voilà, donc on fait tous ces pivots là au bout d'un moment on finit par, quand même tomber sur un product market fit je passe sur le fait que tous les VCs changeaient de trottoir quand on passait dans la rue parce qu'on allait harceler comme pas possible pour avoir du financement j'ai vécu des histoires. Et voilà on finit par avoir un product market fit, on lève un petit peu d'argent, on rentre dans SitCamp qui à l'époque c'était pas un fonds, c'était un accélérateur, et en fait au final c'était trop difficile quoi, on est quand même arrivé à 10 000 de MRR à peu près mais en fait on a pivoté ça consomme de l'argent ça consomme du cash ça consomme du temps, et voilà c'est arrivé comme ça on a essayé de lever des fonds vers juillet parce qu'il nous restait 2-3 mois de cash et en fait c'était trop tard et là il y a et là il se passe un truc c'est que donc là j'avais plus d'argent j'avais 2 poutes sur mon compte en banque j'avais tout épuisé, genre je faisais des petites missions de freelance sur Upwork à 40 dollars par semaine parce qu'il y avait pas mal encore et c'est le seul truc que j'avais trouvé et je faisais des missions de freelance sur des trucs, mais genre, absurde. J'ai aidé des gens justement qui avaient un petit poste fixe, qui était foireux et ensuite après, de l'autre côté, ils voulaient que je l'aide sur un problème. Après, je réalise qu'en fait, ils stockaient toutes les données de cartes bancaires en clair dans un MySQL. Il faut pas faire ça, en fait. Il y avait des SQL injections partout. Bref, j'ai fait des trucs très très visables et ça, c'était juste pour me payer un peu à manger. Ouais. Et là, au bout d'un moment, on dit avec mon associé, en fait, on arrête. Et à ce moment-là, on était quatre au Tietal, donc on se retrouve que moi et mon associé. Là, on postule à différents jobs. Et là, il y a Jean de la Rejochard qui arrive chez Kima, du coup, et il reprend tout le deal flow des fondateurs français et nous appelle en disant, oui, voilà, vous en êtes où ? Vous avez ce que c'est comment ? En fait, on avance nulle part parce qu'on est mort.

Bruno:
C'est-à-dire que Kima faisait partie des gens qui avaient investi dans votre aventure à l'époque ?

Alexis:
En fait, Kima, ça faisait partie des fonds qu'on avait démarchés pour notre levée de fonds. Et il y a eu un changement du coût de gestion de Kima. C'était Jérémy qui s'occupait de Kima et on s'est appris à Jean et arrivé pour le remplacer. Et c'est à ce moment-là où il nous contacte pour nous demander où on en est. Parce que, voilà, pour voir s'il y a quelque chose à faire, un tour de table à faire. Là, on lui dit qu'on est mort. Il dit, ben voilà, on cherche quelqu'un qui, en fait, sait coder et qui sait faire des deals. Enfin, pas qui sait faire des deals, mais qui a la potentialité de faire des deals ou comprendre... Et j'ai postulé juste parce que Kima, c'était un des seuls qui était sympa avec nous. Et je voulais les dropper pendant le process parce que je voulais faire un vrai job. Et en fait, pendant le process, j'ai fait en fait, c'est intéressant. Je pourrais faire ça pendant deux ans. En plus, ça me sort de ma zone de confort. J'étais très timide et je me suis dit bah voilà, parler avec des gens tout seul, essayer de faire des deals, etc. Ça pourrait me sortir de ma zone de confort et ce que tu cherches, c'est toujours en dehors de ta zone de confort. Et donc, du coup, c'est pour ça que j'ai postulé. Et je me suis dit bon, au final, je vais rester deux ans et remonter une boîte. Et au final, je me suis fait avoir par le grand démon du capitalisme et ça fait huit ans.

Bruno:
Dans ce parcours que tu décris on sent qu'il y a quand même une certaine appétence pour la technologie pour le code, est-ce que tu as l'impression d'assez codé dans ton quotidien ou est-ce que c'est quand même quelque chose qui te manque est-ce que tu as quand même encore suffisamment de contact avec la tech dans ce type de job.

Alexis:
En fait par procuration oui un peu après je code toujours le week-end genre je fais des petits trucs là je m'amuse avec des ESP32 les microcontrôleurs.

Bruno:
Je suis.

Alexis:
En train de me faire un écran SNCF j'habite un petit peu en dehors de Paris en banlieue, sur les lignes de Transilien donc du coup il y a des annulations de trains etc donc là je me fais les mêmes écrans SNCF je suis en train de les reproduire avec un microcontrôleur qui se connecte à mon serveur etc qui est dans mon salon donc je m'amuse un petit peu le week-end comme ça avec des petits projets comme ça j'ai une petite app mobile des trucs comme ça, je m'amuse comme ça.

Bruno:
Mais donc dans ton quotidien au travail c'est pas quelque chose que tu pratiques, suffisamment à ton goût ?

Alexis:
J'ai pas le temps j'ai pas le temps, j'en fais un peu pour Kima donc il y a beaucoup de Kima qui est automatisé par des outils internes, que ce soit les outils de reporting on a notre propre logiciel de comptabilité on a nos propres logiciels de suivi on a nos propres logiciels pour faire des virements on a 4-5 outils comme ça, qui sont tous en Python Django mais à part ça non j'ai pas le temps c'est.

Bruno:
Des outils qui sont faits par toi ou t'as repris de l'équipe d'avant ?

Alexis:
Au début j'avais repris de l'équipe d'avant puis après j'ai recodé au fur et à mesure du temps.

Bruno:
Effectivement, on a fait le compilé de l'épisode 266 juste avant où on parlait d'email. Tu nous as parlé d'un petit... Est-ce qu'on peut dire que c'est un petit script à ce niveau-là ou c'est un peu plus que ça de ton point de vue ?

Alexis:
C'est une application, il y a un front-end. Donc à partir du moment où il y a un front-end, pour moi ça sort du script.

Bruno:
Ok, effectivement, je suis d'accord avec la définition. Donc ok, j'entends qu'il y a effectivement un petit peu de dev encore. Est-ce que cette casquette de développeur, elle te sert sur ta recherche de deal et tes prises de décision sur les deals qu'il m'a fait ?

Alexis:
Ouais, énormément, énormément. C'est un truc qui est vraiment dommage dans l'écosystème VC. Bon, après, je suis un peu biaisé, forcément, mais c'est un truc qui est un peu dommage dans l'écosystème VC, c'est que les VC ne comprennent pas grand-chose à la tech. Et pouvoir en fait comprendre, en fait normalement on investit dans la tech les fondateurs font des trucs dans de la tech alors même si parfois aujourd'hui les SaaS bon en fait le côté technologique parfois est assez simple parce qu'il y a beaucoup de SaaS en fait c'est un formulaire, créer un compte, changer le fondement de passe etc et c'est vachement des logiques de workflow plus que des logiques de tech plus pure, la réalité c'est qu'en fait même ça en investissant de la tech le fait de pouvoir comprendre ce qui se passe, comprendre comment c'est fait, comprendre ce genre de choses, il y a forcément un côté ADN tech, le fait de savoir au moins coder, d'avoir ouvert un terminal juste même le fait d'avoir ouvert un terminal d'avoir tapé un LS, vous êtes déjà top 10% et top 5% j'ai quand même des VCs qui m'ont demandé si vous êtes des coureurs de presse, On est à ce niveau-là.

Bruno:
Ah oui, on est effectivement sur l'innovation de pointe.

Alexis:
Oui. Après, je peux comprendre aussi, parce que la réalité, c'est qu'un investissement, quand on fait des investissements, c'est quasiment du recrutement. C'est-à-dire qu'en fait, on recrute des fondateurs qui ont envie, qui ont du drive, qui ont envie de tout casser, qui ont envie de faire des trucs géniaux, sur des marchés intéressants. C'est principalement comme ça que les fonds d'investissement font leurs investissements. Donc ça, théoriquement, on peut se faire des avis sans être tech. Il y a des RH, par exemple, quand ils recrutent des développeurs, les premiers calls, bon, ils ont des notions, etc., mais on peut être RH et faire des... et pas être tech, d'ailleurs.

Bruno:
La majorité.

Alexis:
La majorité, d'ailleurs. La très grande majorité. Et c'est pas grave. Mais c'est vrai que ça donne un énorme plus, parce que quand même, on investit dans de la tech, pouvoir comprendre vraiment ce qui se passe, même pour aider le fondateur, même pour aider... En fait, ça change tout.

Bruno:
C'est un investissement qui ne se fait pas tant sur le... l'aspect génial ou non de la techno qui est créée, mais plus sur la capacité d'une équipe à appréhender son marché et à se retourner à faire des multiples pivots si c'est nécessaire ou ce genre d'autre chose.

Alexis:
Exactement. En fait, c'est exactement ça. C'est pour 80% de la décision. On veut des gens qui exécutent vite, qui apprennent vite, qui sont passionnés, qui ont envie de tout casser dans des secteurs intéressants. Et c'est pour ça que les gens ne regardent pas la code base. Genre ils ne regardent pas la code base, ils ne regardent pas comment c'est fait. Alors parfois certains fonds font un audit technique, mais en fait en vrai ils ont déjà plus ou moins la décision en fait.

Bruno:
Mais même un audit technique il ne se fait pas en regardant ta code base, tu regardes à la rigueur un peu comment fonctionne l'équipe, quel est un peu le track record, la vélocité, ce genre de choses, mais tu ne vas pas forcément lire le code. Je ne sais pas si c'est le point le plus décisif, on va dire.

Alexis:
Non, non. Et puis même si ils le font, c'est plus pour remettre une case à cocher sur un fichier pour dire qu'ils ont bien fait les choses. Il ne faut pas déconner.

Bruno:
Est-ce que tu as le sentiment qu'il soit impalpable ou factuel sur les chiffres ? Parce que si tu fais ça depuis huit ans, j'imagine qu'il y a aussi un peu un track record qui te permet peut-être d'appuyer le propos. Mais est-ce que tu as l'impression que toi ce passé que tu as joue en ta faveur sur ta capacité à identifier ou non les bons deals ou est-ce qu'au contraire, il y a aussi le côté ingénieur qui mine de rien, peut parfois se poser un peu trop de questions peut être un peu trop dans sa tête, parfois un peu trop frileux est-ce que pour toi c'est un avantage ou un inconvénient sur ton métier ?

Alexis:
Alors, en fait c'est marrant parce que ce côté ingénieur pour moi c'est pas un côté ingénieur c'est un côté français, moi je considère que ce côté on se prend un peu la tête, on se pose des questions en fait en vrai la réalité c'est que nous on le voit bien chez Kimmer, il y a plein de gens qui ont fait des business school, ils ont le même truc c'est parce qu'en fait même on a une formation qui est très mathématicienne, même quand on a fait une business school, une école de commerce la réalité c'est que quand on est au lycée quand on est au collège et même après même si on fait une prépa HEC on a toujours dans nos exercices de maths, c'est si X est positif, alors machin. On sait très bien que X est positif. Mais tu as besoin de le mettre parce que si tu ne le mets pas, en fait, tu te fais défoncer. Et donc, du coup, ça nous force à avoir une rigueur. Mais en fait, le fait de faire comme ça, on a un ADN en tant que français. On a toujours envie d'aller step by step et de construire, en fait, une pyramide. D'abord, on veut les bases, etc. Et même nos cours, en fait, ils sont vachement faits comme ça en France. Nos cours, on ne va pas directement de la pratique. On arrive, on est en mode... Cours 1, base sur tel truc. Et ensuite, après, on construit le château étape par étape. Le problème, c'est qu'en entrepreneuriat, ça ne se passe pas comme ça. Ça se passe... En fait, on a l'idée, on essaie de le faire. Et ensuite, après, on voit comment on fait.

Bruno:
On ajuste.

Alexis:
On ajuste.

Bruno:
Et alors, du coup, la question reste. Est-ce que toi, ce passé de développeur, enfin passé ou même encore présent, mais en tout cas, on va dire que tu n'es plus développeur professionnel, professionnellement, j'en m'entends, est-ce que tu sens que ça te sert ou ça te desserre sur ce métier de VC ?

Alexis:
Ça me sert, vraiment. Ça me sert vraiment, parce qu'à nouveau, ça me permet d'identifier vachement mieux les opportunités. Par exemple, on regarde dans les... Enfin, voilà, on voit, là, actuellement, il y a un deal open source qui est sur le marché et qui est en train de lever des fonds. C'est bête, mais... C'est un outil de backup. En fait, la réalité, c'est que moi, j'ai pu tester l'outil. Je vois le besoin. En fait, la réalité, c'est que j'ai fait des scripts de backup, moi, pour les serveurs de Kima. Je vois exactement comment je peux l'utiliser. Et ensuite, après, ça m'a permis de pouvoir voir exactement vers où on va. Et en fait, aujourd'hui, quand il y a des trucs un peu techniques, la réalité, c'est qu'il y a beaucoup d'investisseurs qui se tournent vers moi pour me poser des questions parce qu'ils veulent avoir mon avis, ils veulent avoir ce genre de choses parce qu'en fait, ils ne comprennent pas trop comment ça fonctionne. Mais normalement, ça devrait être la base, en fait. Normalement, dans chaque fonds d'investissement, il devrait y avoir quelqu'un qui comprend la tech. Il faut de la diversité dans les équipes. Et c'est normal que normalement dans n'importe quelle VC, il faudrait qu'il y ait quelqu'un qui sache un peu coder ou au moins qui ait un peu essayé, qui ait un peu bidouillé, etc. Je ne demande pas à tous les VC d'avoir quelqu'un qui est capable de recompiler un kernel Linux, mais la réalité est juste de pouvoir jouer un peu avec Python ou des trucs comme ça pour avoir au moins une petite fibre. Et c'est cette fibre-là qui est importante, pas tellement le niveau technique.

Bruno:
Mais est-ce que le fait de comprendre la tech... Ça veut dire aussi que tu peux te confronter à un moment à une équipe qui te présente un truc que tu ne comprends pas. Et ce tu ne comprends pas, ça peut être soit parce que tu es face à une équipe qui a inventé un truc de ouf qui te dépasse et tu es effectivement largué par le niveau des personnes que tu es en face de toi. Ou ça peut être parce que tu as accès à des gens qui eux-mêmes ne maîtrisent pas forcément le sujet et sont un peu flous, un peu vagues et du coup, il y a des zones d'ombre. Mais tu vois, le fait de de comprendre le fait que quand tu comprends rien au final t'es toujours en mode, d'essayer de détecter ce paradigme là alors que quand tu comprends déjà une partie tu peux être plus facilement trompé en disant face à des, charlatans on va dire qui peuvent réussir à se faire passer pour des moins charlatans je sais pas si ma question est claire.

Alexis:
Après le truc aussi c'est que moi aujourd'hui je vois une dizaine d'entrepreneurs par semaine depuis 2015, genre c'est pareil en fait au bout d'un moment les charlatans ça se voit ça se voit et puis de toute façon en plus même les charlatans qui essaient de nous guider vers des trucs techniques quand on comprend les trucs techniques on challenge un peu et ça se voit vite ça se voit vite.

Bruno:
Et donc le le tu vois quand tu disais qu'il y a des VCs qui viennent te voir c'est uniquement des VCs de Kima ou il y a même des VCs d'autres fonds qui parfois te font un petit call vite fait pour savoir un peu ce que t'en penses.

Alexis:
Ah non non des VCs d'autres fonds pas les VCs d'autres fonds par exemple pour se dire en question j'ai eu au moins je sais pas j'ai eu une dizaine de messages je pense.

Bruno:
Mais alors comment ça se fait que tu sois un modèle pas unique mais en tout cas aussi rare dans le monde des VCs pourquoi est-ce qu'il n'y a pas plus de, fonds qui vont aller taper dans un pool d'ingénieurs qui ont déjà une expérience en start-up Dieu sait qu'il y en a, qui peuvent du coup aussi mieux performer dans ce domaine là.

Alexis:
Alors un je sais pas et deux après il y a aussi un truc c'est que euh, Justement, il y a cette division, on en a un peu évoqué tout à l'heure avec le fait que quand tu as posé la question de quand on est ingénieur, il y a le biais ingénieur, etc. Et moi, j'ai dit non, c'est un biais français. On a un problème en France où, en fait, on oppose école de commerce, on oppose business et technique. Et en fait moi j'avoue que c'est un truc que j'ai pas mal souffert quand j'ai monté, enfin quand j'ai été entrepreneur et, en fait c'est un peu moins le cas aujourd'hui mais c'est toujours un peu le cas c'est un peu comme si on avait une prédestination que si jamais on savait écrire trois lignes de Python et bien en fait on serait technique et du coup quand t'es technique tu restes technique et en fait ça n'a aucun sens et que quand t'es.

Bruno:
Business tu restes business.

Alexis:
Moi je connais je connais des très très très bons développeurs ils sont passés par HEC ils ont fait HEC et maintenant ils sont devenus développeurs software engineers chez Meta etc. À des très très bons niveaux et ça veut rien dire c'est l'histoire de skills, c'est comme si je sais pas, tu fais Portugal V3 et à ce moment là on te dit bah en fait tu vas travailler que sur des trucs en rapport avec le Portugal bah non ça se passe pas comme ça et donc du coup, par exemple quand on fait une école d'ingénieurs ou qu'on fait une école de programmation on a toujours en tête ah mais non tu pourras jamais monter ton projet ah bah non tu pourras jamais closer des deals ah bah non et tout le monde nous le répète en permanence alors qu'en fait, c'est complètement contre Mark Zuckerberg en fait personne va lui dire Elon Musk personne va lui dire t'es nul en business en fait personne va dire ça et c'est une question de skills en fait bah oui il y a des gens en fait mais il y a des gens en fait c'est pas leur truc d'aller faire du VC il y a des gens c'est leur truc, et donc du coup il y a beaucoup de développeurs beaucoup d'ingénieurs beaucoup de programmeurs qui en fait s'auto-brident, Et même des gens en école de commerce. Tout le monde en France s'autobride à cause du diplôme et en fait refuse d'aller dans certaines directions. Et c'est ce qui se passe lors du VC. Nous, par exemple, on a ouvert une candidature pour des stages. J'ai mis pour la première fois, si vous n'avez pas fait d'école de commerce, on n'en a rien à foutre. On a eu, je pense, allez, on a eu 160 candidatures. Je pense qu'il y en a 5 qui ne sont pas allées à l'école de commerce. Et en fait, les gens s'autobrident. par exemple moi dans mon poste quand ils m'ont recruté il y avait deux postes il y avait TechAssociate DealAssociate, TechAssociate c'était la même chose que DealAssociate c'est juste qu'il fallait savoir faire des lignes de code, genre TechAssociate il y a eu 5 candidatures DealAssociate il y en a eu 300 quand même moi je ne suis pas rentré chez Climat parce que j'étais bon je suis juste rentré chez Climat parce qu'il n'y avait personne qui voulait y aller. Et ouais et donc du coup c'est aussi pour ça que les VCs pour revenir à ta question c'est pour ça aussi que les VCs ont du mal à recruter des gens qui savent développer c'est parce qu'en fait ils osent pas ils disent que c'est pas pour moi comme il ya plein de gens qui savent développer qu'ils disent j'ai pas démarrer une start-up même si c'est mon rêve même si j'ai un projet open source qui marche génial et j'aimerais bien en faire une boîte parce qu'en fait tout le monde me dit je suis pas business alors qu'en fait c'est une question de est ce qu'on veut l'être est ce qu'on veut apprendre est ce qu'on a la fibre est ce que voilà.

Bruno:
Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il y a trop de gens qui se brident, et d'autant plus dans le monde des développeurs et développeuses sur la carte d'entreprise, en pensant qu'effectivement, ce n'est pas forcément leur rôle. On en a déjà parlé quelques fois sur ce podcast, où j'ai reçu quand même pas mal d'entrepreneurs, forcément de formation plutôt technique, pas forcément ingénieur, mais en tout cas de formation plutôt technique. Ce qui me fait un peu ce sur quoi je suis un peu mitigé c'est quand tu dis que c'est un trait français alors je sais que les français ont une tendance à être un peu plus dans leur tête que dans l'action c'est ce qui se dit souvent, mais tu vois je recevais à ce micro il y a quelques mois une personne qui était autodidacte et on parlait de cette distinction entre les gens autodidactes et les gens qui ont un cursus d'ingénieur, et il m'a fait une phrase que j'ai trouvé géniale il me dit le problème des ingénieurs c'est que quand tu leur montres le ciel, il ne voit que la diffraction de la lumière. Et je trouvais ça assez juste en fait, ce côté... On parle d'over-engineering quand on parle d'un truc qui est trop compliqué. On revient à cette notion d'ingénieur. Il y a quand même un peu ce côté-là de se dire que les ingénieurs ont tendance à se poser trop de questions. Est-ce qu'il n'y a quand même pas une surreprésentation dans les cursus d'ingénieurs, de personnes qui se posent trop de questions et qui du coup peuvent s'enfermer dans un une situation trop confortable et éviter de prendre le risque de créer une boîte.

Alexis:
C'est possible, c'est possible. À nouveau, peut-être si je suis biaisé parce que moi, j'ai appris à coder tout ça. En fait, moi, j'ai fait des études juste pour avoir le tampon. C'est juste ça. Et d'ailleurs, la preuve, pour revenir à ça, moi, ma dernière année de télécom, ils sont venus me voir et m'ont dit « Mais en fait, la réalité, c'est qu'on a besoin d'entrepreneurs. Si tu veux, on donne ta dernière année. Comme ça, tu montes ta boîte. » En fait, j'ai refusé pour faire une année, genre une année où j'ai passé six mois sur le campus de HEC pour qu'il y ait marqué HEC parce que je voulais juste dire ta gueule aux gens regardez j'ai marqué HEC et. Je me suis un peu perdu mais oui je suis d'accord avec toi peut-être que je suis biaisé par rapport à ça mais après il y a un autre point qui est que ça dépend ce qu'on va faire dans la vie il y a une différence entre, quand on est à l'extérieur de la personne et quand c'est toi même, c'est par exemple quand on recrute quelqu'un, il faut le prendre, comme il est c'est à dire qu'en fait voir ses forces et ses faiblesses faut pas essayer de changer les gens mais par contre tu peux te changer toi-même c'est-à-dire que si toi ta motivation c'est que tu te dis ok j'ai envie de monter une boîte j'ai envie de faire un projet génial j'ai envie d'être CEO ou j'ai envie de je sais pas d'être CTO j'ai envie d'être je sais pas quoi on s'envoie un peu mais j'ai envie d'être telle personne, et que t'as enfin et que t'as envie de le devenir et que tu mets le travail qui correspond et bien en fait tu peux le devenir, Et que on soit, que on se prête, par exemple, si jamais on est ingénieur qu'on se prend la tête, qu'on a un peu un syndrome de je me prends la tête, et bien en fait, si on est au courant du fait qu'on se prend la tête, et bien en fait, la réalité, c'est qu'on peut changer ça. Donc à ce moment-là, il y a plusieurs façons de le faire. On peut par exemple faire appel à du coaching, on peut pas, que ce soit coaching professionnel avec des coachs professionnels, mais ça peut être des amis, ça peut être d'autres entrepreneurs, des amis entrepreneurs. C'est ça que c'est très important de s'entourer, d'avoir des amis qui nous tirent vers le haut et d'avoir un groupe de personnes avec qui pouvoir parler en confiance, et en fait qui puissent justement faire ce feedback pour pouvoir changer, c'est une question de qui on veut être.

Bruno:
Est-ce que ce bagage technique te permet aussi de, naviguer contre la hype parce qu'il y a un sujet, je le disais un petit peu en intro, sur les 4 milliards qui ont été levés par les entreprises PureTech, on peut supposer qu'il y en a un gros volume qui a été engrangé par des, boîtes qui font de l'IA qui est quand même le grand sujet du moment on a vu OpenAI qui a annoncé il y a quelques semaines une levée à 6,6 milliards ce qui est quand même un sacré record est-ce que toi aujourd'hui tu arrives à, voir au-delà de la hype je me doute qu'effectivement un VC qui a de l'entraînement il arrive à identifier des personnes qui viennent lui vendre un projet d'IA qui est un peu bidon et autres. Mais au-delà de ça, est-ce que toi, t'arrives à plus facilement identifier des projets qui ne sont pas d'IA mais qui nécessitent quand même encore aujourd'hui de l'investissement ?

Alexis:
Ouais. Non mais... En gros, il y a... Ouais, il y a deux trucs. Le truc, c'est que... Comment je formule ça ? Donc en gros... En fait, t'as deux parties dans ta question.

Bruno:
Ouais. Tu peux même la diviser en 3 si t'as envie. Je te laisse répondre à la question comme t'en as envie.

Alexis:
En gros, t'as une partie, en fait, tu me demandais est-ce que justement mon bagage technique me permet justement d'identifier des sujets de hype ou pas ? La réalité, c'est que... Donc oui, c'est le cas. Parce que, par exemple, on prend la blockchain. Dans la blockchain, en fait, la réalité, c'est que toute notre thèse blockchain, donc chez Kima, on a fait Ledger, on a fait Sorar, on a fait Keen, on a fait Kaiko, on a raté Morpho. Mais à part Morpho, on a fait à peu près tous les gros. Là, je suis en train de me la péter. Mais on a fait un peu tous les gros. Et en fait, notre thèse blockchain, elle est arrivée comment ? C'est qu'en gros, quand on regarde l'histoire de la décentralisation, il y avait une première phase de décentralisation qui a eu lieu dans les années 2004-2006 avec XMPP. Où en fait, XMPP, c'est le protocole de communication derrière Jabber. Et en fait le XMPP étant extensible il y avait des gens qui commençaient à se dire de nature décentralisée parce qu'il y a un concept de fédération, de décentralisation par fédération avec chacun à son propre serveur etc, et en fait les gens commençaient à fabriquer des dApps un peu ce qu'on avait dans la blockchain avec des dApps des applications décentralisées mais basées sur XMPP donc il y avait des Facebook décentralisés il y avait des gens qui décentralisaient des applications centralisées. Et en fait ça n'a pas marché et aujourd'hui, par exemple, personne n'utilise Jabber pour parler entre ses potes. Mais la réalité, c'est que XMPP, c'est quand même un protocole qui est utilisé. WhatsApp, par exemple, l'utilise en back-end. Alors, je ne sais plus si sur Android, il l'utilise encore pendant un moment, il l'utilisait en back-end pour les push notifications. Je ne sais plus exactement s'il l'utilise encore, peut-être sous une forme des tournées binaires, voilà. Mais en fait, c'est une technologie qui est super bien pensée, qui est une technologie back-end qui a empoweré des services. Aujourd'hui, personne ne le voit, mais aujourd'hui, ça permet de révolutionner des services. C'est une des raisons qui fait que WhatsApp marche super bien, ils sont basés en R langue. Pourquoi ? Parce qu'il y avait iJabberday qui était causé en R langue parce que derrière, il y a Jabber. Et en fait, on a appliqué ce même truc sur la blockchain et à partir de 2016-2017, on s'est dit, mais en fait, c'est tout simple, c'est que la blockchain aujourd'hui, c'est une technologie qui va empowerer des use case. En fait, par exemple, quand tu vas sur ta faim, tu veux une pizza, tu vas sur Uber Eats, tu ne vas pas sur Uber Eats parce que c'est une piton-based marketplace pour avoir une pizza, tu vas sur Uber Eats parce que tu as faim, tu veux une pizza, tu vas sur Uber Eats, la pizza arrive vite, mangez, plus faim. Et c'est ça, en fait, dont tu as besoin d'utilisateur. Et si jamais, par exemple, le fait d'être en Python ou en PHP ou en Erlang ou en Ruby ou en Rust ou en je ne sais pas quoi, en fait, la réalité, c'est que ça te permet d'avoir la pizza plus vite, la personne va choisir ton application parce que la pizza arrive plus vite. Si la blockchain te permet d'avoir un service qui est meilleur, tant mieux. Si la blockchain, en fait, les gens ne vont jamais utiliser ton app parce que c'est blockchain-based application pour machin, en fait, ils s'en foutent. Ils veulent juste le truc final. Et ça, c'est ce qui applique aussi nos investissements dans l'AI, ce qui implique tout ça.

Bruno:
Ce qui est marrant, en plus, dans ce que t'évoques, c'est que, Ça fait plusieurs épisodes où on parle d'un sujet un peu connexe, mais même sur ce podcast, je le dis assez souvent, c'est de revenir aux besoins clients, de ne pas être juste dans l'algorithmie, dans la beauté du code, dans la techno, dans le machin. C'est juste se poser la question de ok mais tu veux quoi en fait c'est quoi ton objectif final, on verra après la techno on verra comment on l'implimente mais juste explique moi, tu vois moi ce que je dis souvent à ce micro aussi c'est que je suis un fervent défenseur du domaine du event design, c'est que tes devs en fait connaissent le métier et codent comme le métier est construit en fait pour avoir cette compréhension de la demande client, en fait ce que tu décris c'est la même chose, c'est qu'à un moment il faut juste revenir à c'est quoi le service que tu rends derrière quoi.

Alexis:
Ouais c'est exactement ça c'est exactement ça c'est exactement.

Bruno:
Ça j'ai rien d'autre à ajouter c'est simple et efficace si je reviens sur ces sujets de hype alors déjà toi qui es dev et VC comment tu perçois, ces sujets de hype en ce moment il y a une hype hallucinante autour de l'IA c'est quoi ta perception de ces hypes.

Alexis:
Bah non mais Mais il y a quelque chose qui est vrai, c'est que quand on investit, on est forcément optimiste. », Et quand on a des changements technologiques comme ça, la réalité, c'est qu'il n'y a pas eu de changements technologiques majeurs depuis le mobile. Le mobile, c'est à peu près 2008. Et aujourd'hui, on a besoin de ces changements technologiques pour pouvoir créer les nouvelles entreprises énormes de demain. C'est pour ça aussi que les gens ont beaucoup regardé la blockchain. C'est parce qu'en fait, la blockchain, on se posait la question de est-ce que justement, ce serait le mobile qu'il y a eu en 2008, entre le Web2, le mobile. Il y a eu beaucoup de changements technologiques qui ont créé des énormes boîtes. Et en fait je pense pas que ce soit la blockchain même si la blockchain est une technologie qui est absolument géniale aujourd'hui j'ai un doute par rapport à tout ce qu'on a dit d'ailleurs j'avais un doute à l'époque aussi. Et je dis pas ça à posteriori, je le disais aussi à l'époque que c'est une technologie géniale mais je doutais que ce soit une base pour faire des daps, mais en fait aujourd'hui les gens sont à la recherche justement de ça et en fait avec l'EA il y a peut-être la possibilité de pouvoir avoir ça. Il y a un podcast qui est génial, un podcast de Invest Like the Best avec Doug Leone de Sequoia qui parle. C'était il y a à peu près un an. Et en fait, il explique un peu sa thèse AI, leur thèse AI chez Sequoia. Et en fait, c'est tout simple, c'est que, Est-ce que c'est une bulle ? La réalité, c'est qu'ils disaient, bah, probablement. Mais, en fait, le problème qu'il y a, c'est que si jamais tu rates le nouvel Amazon, bah, en fait, c'est ton job. C'est ton job. Et, en fait, quand t'es un fonds comme Sequoia, le problème qu'il y a, c'est que t'es obligé d'essayer un peu, t'es obligé de jouer, t'es obligé d'investir dans plein de trucs. Bah, alors, t'as plein de trucs qui vont rater. Peut-être qu'en fait, 95% de tes boîtes vont mourir. Peut-être qu'en fait, tout va mourir. mais en fait si jamais tu rates le prochain Amazon en fait c'est ça qui va faire tous les retours.

Bruno:
Que tu investisses dans plein de trucs je l'entends mais du coup que tu investisses dans plein de trucs différents pour savoir un peu ce que sera le prochain breaking change, aujourd'hui on voit quand même qu'il y a un drainage des investissements par tous les projets d'IA après on pourrait débattre est-ce qu'ils sont tous vraiment des projets d'IA ou autre, ça c'est un autre débat mais tu vois il y a quand même, un aspirateur à pognon en ce moment, qui est les sujets d'IA. Et comme tu le disais, il y a quelques années, c'était la blockchain qui aspirait beaucoup d'investissements. Tu vois, ces sujets de hype, pour moi, si effectivement tu veux te garantir de ne pas louper le prochain Amazon, il faudrait étoffer un peu plus, varier un peu plus le portefeuille.

Alexis:
Le truc, c'est que, Alors, il y a deux choses à voir là-dessus. Il y a les investissements early stage et les investissements late stage. Dans les investissements early stage, la réalité, c'est qu'en fait, l'AI ne draine pas les investissements. Alors, peut-être en volume, mais en nombre de deals qu'on voit passer sur le marché. La réalité, c'est que nous, au quotidien, on voit beaucoup de boîtes très diversifiées, en finance, beaucoup de boîtes très diversifiées. Ensuite, après, il y a les investissements later stage. Et ça, c'est un autre monde. Et ça c'est un autre monde et ça voilà moi je travaille pas là-dedans je sais pas quelle est la psychologie des gens, mais généralement c'est des gens qui ont énormément d'argent sous gestion et quand ils voient une boîte qui a tendance à être potentiellement le leader de nos mains, en fait ils disent pourquoi est-ce que je ne mettrais pas une petite bille dedans et aussi beaucoup des gros investissements qu'on voit est en fait une somme de plein de petits tickets.

Bruno:
C'est aussi ça qu'il faut voir oui c'est ça aussi chacun qui.

Alexis:
Veut avoir sa petite exposition c'est une façon d'avoir de l'exposition sur peut-être la catégorie de demain.

Bruno:
Ce que je trouve un peu rigolo c'est que quand je te demande la question sur la hype de l'IA tu me parles effectivement de cette recherche de breaking change et qu'on a considéré la blockchain pendant un moment comme breaking change, ce que je trouve amusant c'est que, le métaverse n'a jamais été envisagé comme un break-exchange, mais on a connu certaines personnes qui se sont acharnées pendant un long moment, en mettant beaucoup d'argent dans le sujet, mais ça c'est un autre débat.

Alexis:
C'est la VR, en fait, périodiquement, la VR met un autre masque, c'est comme, je sais pas, tous les deux ans, il y a la VR et la VR qui met un autre masque, et en fait, ça marche pas, et en fait, ça continue de marcher. J'espère qu'un jour ça marchera, parce que ça serait trop bien, mais en fait, ça fait depuis, je ne sais pas, ça fait depuis les années, je m'en souviens quand j'allais à la bibliothèque municipale et que j'avais 10 ans, j'avais déjà, je lisais les magazines d'informatique et je voyais déjà, ouais, dans deux ans, on va tous être avec des casques de VR. La réalité, c'est qu'il y avait VRML à l'époque. C'était une extension d'HTML 1 ou 2, je ne sais plus, qui permettait de faire de la VR dans un thème de thème de thème, 3 ou 4. Et en fait, voilà, ça, ça existe. Les Silicon Graphics faisaient de la VR, en fait.

Bruno:
Est-ce qu'on pourrait faire un parallèle entre la hype, qu'il y a dans le monde de l'investissement de manière aussi cyclique, il y a l'Allian en ce moment mais il y en a eu d'autres avant, et aussi les mêmes mécaniques de hype qu'on a dans le monde du dev, on parle du hype du event development avec le fait qu'il y a une période où tout le monde faisait du rubis parce que c'était la meilleure techno pour faire, des sites web il y a comme ça des techno qui viennent et qui repartent est-ce que c'est les mêmes mécaniques mais sur des populations différentes au final ?

Alexis:
Oui probablement en fait oui parce que là j'ai défendu le cas d'investir dans des dives faut pas oublier quand même qu'il y a quand même beaucoup de vici qui sont des moutons il y a.

Bruno:
Beaucoup de devs qui sont des.

Alexis:
Moutons aussi exactement, mais oui c'est vrai que c'est probablement ça et d'ailleurs c'est assez ment, c'est des cycles genre au début t'avais PHP qui pétait tout dans un second, après t'as commencé à splitté, et ensuite, après, maintenant, t'as les nouvelles versions de Next, en fait, où t'as tout. C'est une sorte de cycle. Mais oui, probablement.

Bruno:
Tu parlais aussi tout à l'heure de... Enfin, on parlait tout à l'heure de cette... De ce frein que certains développeurs ou développeuses peuvent avoir dans l'idée de création d'entreprise, tu as évoqué effectivement le fait de prendre un coaching pour se changer, ce genre de choses. Il y a aussi peut-être le besoin parfois de s'associer avec quelqu'un d'autre. Moi, j'ai eu l'occasion de créer des boîtes tout seul. Je recommande aux gens de ne pas le faire parce que ce n'est pas facile. C'est même une mauvaise idée. Donc, il y a souvent cette idée de se dire autant s'associer avec quelqu'un qui est complémentaire avec toi. donc si toi tu es plutôt tech, prends plutôt quelqu'un côté business, mais du coup on rejoint cette dichotomie de, il y en a un qui est tech et il y en a un qui est business.

Alexis:
Et bien c'est pour ça que moi j'aime pas cette dichotomie là sur l'association, surtout qu'en plus c'est, l'important qu'on s'associe c'est exactement ce que t'as dit, c'est que quand t'es tout seul le problème c'est que c'est trop dur c'est à dire qu'en fait t'as besoin de quelqu'un avec qui parler t'as besoin de quelqu'un avec qui échanger, et aussi parce que toi en tant que fondateur t'as des forces, t'as des faiblesses Et en fait, tu as besoin d'amener de la diversité et d'amener quelqu'un qui complémente tes forces et tes faiblesses. Et quelqu'un qui, à deux, vous êtes plus fort parce que voilà, on ne peut pas être bon en tout en fait malheureusement. J'aimerais bien. Et donc du coup, c'est pour ça que quand on s'associe, il faut chercher quelqu'un en fait qui complémente nos forces et nos faiblesses, qui fait des choses qu'on n'a pas envie de faire. C'est pour ça que, par exemple, si jamais tu adores Dev et qu'en fait tu as envie de rester dans ce poste-là, Et c'est fine. À ce moment-là, tu prends quelqu'un, tu t'associes avec quelqu'un qui fait les trucs que tu n'as pas envie de faire. Moi, j'ai vu des associations où il y avait quelqu'un qui drivait la boîte. Normalement, la personne qui drive la boîte, on dit que tout le monde pense que c'est le CEO. J'ai des boîtes où c'est le CPO ou le CEO qui drive la boîte. C'est lui qui a la vision, c'est lui qui a tout. Mais en fait, ça le fait chier de parler avec les investisseurs. Et pareil, il ne veut pas gérer les ventes, il ne veut pas gérer le recrutement. Enfin, si, il gère le recrutement, parce que c'est important. En fait, le visionnaire, la personne qui est le leader, en fait, c'est le COO et il a pris un cofondateur et en fait, le cofondateur parle avec les investisseurs. C'est comme ça qu'il faut voir, c'est plus... C'est pas de la dichotomie en mode business tech. Il se trouve que peut-être que ça tombera là-dessus, comme association, mais si t'adores coder et qu'en fait, la réalité, c'est que t'adores parler à tes clients. Par exemple, il y a une boîte qui s'appelle Formal, qui est montée par Mokhtar Bacha. Qui, lui, il s'est très bien codé on l'a financé quand il avait 19 ans lui il a dropout je crois qu'il a juste le bac et on l'a financé au tout début et maintenant ça marche trop bien il était paqué par Frive il fait un outil en sécurité le mec est incroyable et en fait lui on l'a financé au début son pivot d'avant en fait il faisait un système il s'était le premier à avoir fait Moonpay avant Moonpay, à un PSP blockchain un PSP crypto en fait lui ce qui s'est passé c'est que à la fois il a codé le service tout seul, et même pareil dans sa deuxième boîte il a codé le service tout seul il a vendu le service il a sécurisé tous les partenariats à l'époque sur sa première boîte avec Mastercard, etc. Tout seul et en fait en vrai la réalité c'est que lui en termes d'association, en vrai on en a beaucoup parlé avec lui, c'est en mode j'ai besoin de qui pour me complémenter en fait je vois pas, Je vois pas parce que j'en ai pas besoin, parce qu'en fait, moi, je vois mes forces et mes faiblesses. En fait, je peux les complémenter avec mon board, avec les gens que je connais, etc. Et j'en ai pas besoin. J'étais avec une fondatrice il y a deux jours, elle m'a dit exactement la même chose. Et parfois, c'est une pluralité d'associations qui dépend que de soi-même.

Bruno:
Pour revenir sur la phrase que tu avais, comme quoi on peut pas être bon partout. Moi, justement, en créant une boîte tout seul, j'ai ajusté un peu le propos. Parce qu'en fait, à mon avis, tu peux apprendre tous les métiers. Je pense que tu peux être bon partout. Mais quand tu crées une boîte tout seul, le problème c'est que tu peux pas être partout, c'est-à-dire que tu peux tout faire, mais tu peux pas tout faire c'est-à-dire que tu peux être capable de tout faire, mais tu peux pas tout faire en même temps, c'est aussi ça dans l'association, le but c'est que tu te répartis un peu les rôles, les tâches et ça te permet que chacun a le temps de se consacrer à ce qui est important de faire, et de pas être au four, au moulin, au champ, à la crèmerie et compagnie.

Alexis:
Ouais mais après il y a dans ce que tu dis il y a parce que t'as besoin d'un cofondateur en fait le cofondateur il a deux rôles il y a le fait de te complémenter parce que voilà, il y a aussi le fait d'avoir quelqu'un qui soit égal à toi, avec qui pouvoir envoyer des balles de ping-pong et échanger parce qu'il y a des hauts et des bas il faut tenir, quand on est solo founder il faut vraiment faire attention à son entourage être très entouré, avec des gens de confiance justement pour avoir ça, mais c'est très difficile, donc t'as un peu ces deux côtés là et.

Bruno:
Puis il faut quelqu'un pour crash tester une idée.

Alexis:
En fait mais après il y a aussi des cas où en fait ce que tu dis on peut pas être au four et au moulin en fait le problème c'est que parfois il y en a certains ils cherchent juste des employés, Et il y a une différence entre trouver un cofondateur et trouver un employé. Un format qu'on voit souvent qui marche bien, mais c'est pas forcé, à nouveau c'est personnel, un format qu'on voit souvent, c'est il y en a un qui fout le bordel et l'autre qui nettoie. C'est pas toujours le cas, chacun trouve son association à nouveau, mais il y en a un qui fout le bordel, qui est le visionnaire, qui est machin, etc., il arrive, on a tous été dans des boîtes, c'est le cas, et il y en a un autre qui dit « Ouais, mais Jean-Michel, fais attention, etc., machin, ouais, mais il faut l'implémenter, machin. » Et voilà. Et après, il y a d'autres formats. Il y a le CEO de l'externe, le CEO de l'interne. Typiquement, un qui va parler aux investisseurs, qui fait les ventes, qui fait les levées de fonds, qui fait tout ce genre de choses, qui fait la presse. Et l'autre, en fait, qui est le CEO de l'interne, qui, en fait, lui, va parler au comptable, fait les one-to-one, etc. Donc, en fait, c'est très personnel à nouveau.

Bruno:
Ouais. C'est super intéressant, en tout cas, ces différents modèles. J'aurais une dernière question sur cette casquette tech que t'as en plus, contrairement à d'autres VCs, est-ce que t'en viens parfois à juger de la faisabilité d'une idée ? Parce que vous investissez quand même assez tôt dans les projets. Est-ce que parfois t'en viens à dire là l'idée est intéressante, mais de mon point de vue, c'est pas réalisable ou techniquement, il vous faut 4 ans de plus. Est-ce que t'en viens parfois à aller réellement les charger techniquement ou est-ce qu'au final, c'est pas ton rôle en tant que VCs ?

Alexis:
On a une discussion. on discute etc de la tech etc la réalité c'est qu'en fait, par exemple on revient à la première boîte que j'ai monté, enfin la première boîte quand j'étais CTO j'ai rejoint le projet, je l'ai techniquement pas monté et, En fait, c'est exactement à la boîte-là. On a fait des terminaux de paiement. On les a fait en deux mois. Genre, t'en parles à n'importe quelle personne. Tout le monde te dit, t'es un grand arrêt. Genre, je ne savais pas faire de l'électronique. J'avais juste joué avec des microcontrôleurs il y a très longtemps. Je savais que t'avais une puce qui s'appelait un microcontrôleur qui faisait du plus 5 volts sur une pin. C'est tout ce que je savais. Et en deux mois, j'ai appris à faire de l'électronique tout seul. Et on a construit une gamme de 35 terminaux de paiement. Enfin, on en avait une dizaine au début. Et en fait quand on a vraiment envie de faire un truc parfois en fait bah juste on réussit quoi et donc du coup moi je suis pas là pour dire bah en fait c'est pas possible parce qu'en fait la réalité c'est que l'entrepreneur il sait vachement mieux plus que moi en fait moi je sais rien en fait, j'ai un peu des idées, je peux challenger on peut discuter mais en fait c'est lui qui sait beaucoup mieux que moi sur sa technologie et encore plus sur des sujets deep tech quoi, genre sur tous des sujets deep tech, on a eu des deals, par exemple en semi-conducteurs, genre par exemple bah on peut avoir une discussion là dessus mais en fait en vrai la réalité c'est que Moi, les mêmes, je vois ce que c'est dans la notion. Mais en fait, j'ai déjà eu le fait.

Bruno:
J'entends. Écoute, c'était super intéressant. C'était super riche qu'on conversation. Donc, merci beaucoup, Alexis, de ton temps. J'aurais deux dernières questions pour toi, qui sont les questions rituelles du podcast. La première, c'est est-ce qu'il y a un contenu que tu souhaiterais partager avec l'ensemble des auditoristes ?

Alexis:
Oui, donc il y a un premier contenu. Alors, ça va faire rire, c'est-à-dire, parce que je le cite absolument partout. Genre, à chaque fois que je vois un entrepreneur, qui est notamment au début, etc., Mais après, à chaque fois, je lui casse les pieds avec ce livre et je lui dis, mais t'as lu ce bouquin ? Tu l'as acheté ? Tu l'as lu ? Tu l'as lu ? Tu l'as lu ? C'est le MomTest. MomTest.

Bruno:
Comme la maman.

Alexis:
Comme la maman. En fait, c'est comment on fait des tests utilisateurs. Moi, j'aurais appliqué ce bouquin. Bah, j'aurais pas été chez Kima. J'aurais peut-être pas été là aujourd'hui. Probablement pas été là aujourd'hui. C'est tout simple. C'est qu'on est au début. En fait, quand on a une idée, on est soi-même dans sa salle, dans son bureau, avec ses cofondateurs, on se dit « Ah tiens, on va faire ça, les utilisateurs vont trop aimer ». Et soit on se met à coder direct, ce qui est une erreur, soit après, maintenant, aujourd'hui, à l'époque, nous, on faisait comme ça. On codait directement, on allait directement sur le marché. Maintenant, depuis, tout le monde dit « En fait, il faut faire des tests utilisateurs ». Le problème des tests utilisateurs, c'est qu'en fait, la majorité des gens ne le font pas bien. C'est à dire qu'en fait par exemple si moi je viens te voir et je te dis ok est-ce que t'aimes que Mark Zuckerberg voit tous tes messages sur Messenger, tu vas me dire non, est-ce que je te dis bah voilà du coup j'ai fait une application qui s'appelle Signal et donc du coup Mark Zuckerberg ne pourra plus lire tes messages tu dis ah trop bien génial, et ensuite après tu vas l'installer et tu vas pas l'utiliser ou peut-être que tu l'utilises mais voilà, les gens ne vont pas l'utiliser parce qu'en fait les gens ils recherchent pas ça ils te disent des choses mais en fait ils mentent, c'est comme dans Doctor House tout le monde non, les gens ne savent pas ce qu'ils veulent eux-mêmes Ils ne savent pas le formuler eux-mêmes. Et de nature, quand tu vas voir quelqu'un, tu lui présentes ton idée, il ne va jamais te dire que ton idée, c'est pourri. Parce que sinon, tu ne dis pas à quelqu'un que c'est un nul, en fait. Sinon, il te tape. Et en plus de ça, la mémoire, c'est quelque chose de faillible. Et donc, du coup, comment est-ce qu'on fait à ce moment-là pour avoir la vraie information de comment les gens vivent, comment les gens ont besoin de ton service, comment ils pourraient l'utiliser ? En fait, le même test t'explique comment tu utilises des billets, tu poses des questions, tu fais tes questions utilisateurs pour récupérer la vraie information de comment les gens fonctionnent. Et parfois, ça pousse les gens soit à valider et à valider leur projet, ou parfois ça les pousse à pivoter. C'est essentiel au début d'une boîte d'appliquer le même test.

Bruno:
Ok. Écoute, on mettra le lien bien évidemment en description. T'avais dit que c'était la première. Est-ce que du coup, tu as un autre contenu que tu veux partager ou c'est moi qui ai mal compris ? Ok. Et du coup, la dernière question, qui est la question la plus importante de ce podcast, est-ce que tu es plutôt espace ou tabulation ?

Alexis:
Tabulation ça prend moins de place.

Bruno:
Merci beaucoup Alexis Merci à tous d'avoir suivi cet épisode jusqu'au bout j'espère que vous avez retenu que si vous avez envie de créer une boîte faites le, lancez vous, mais le faites peut-être pas tout seul mais vraiment faites le, c'est une expérience qui est vraiment. Top, c'est vraiment super enrichissant et je parle pas forcément d'argent ça vous apprend vraiment plein de trucs donc si ça vous démange le meilleur moment pour créer sa boîte c'est maintenant quoi qu'on vous dise, il n'y aura pas de moment idéal, donc ne l'attendez pas, faites-le dès demain, et puis sinon au moins partagez ce podcast autour de vous, c'est aussi peut-être l'occasion de donner l'impulsion à certains qui sont prêts à le faire aussi je vous souhaite une très bonne fin de semaine je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, et d'ici là codez bien.