Greg Lhotellier

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Dev, un métier d'avenir ?

Greg Lhotellier

Mutation ou disparition ?

L'IA ouvre beaucoup moins d'opportunité de dev faramineuse
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Le D.E.V. de la semaine est Greg Lhotellier, créateur de la communauté Dev With AI. Il nous emporte dans une réflexion importante sur l'avenir du métier de développeur post-pandémie. Avec ses 15 ans d'expérience, il constate le durcissement du marché de l'emploi pour les développeurs, particulièrement les profils juniors, et soulève l'importance du rôle de l'intelligence artificielle, dont l'adoption reste pourtant limitée au sein des équipes de développement. Greg a créé un espace de partage pour les développeurs face à l'IA et leurs préoccupations. Face à l'opportunité d'innovation pour les jeunes développeurs, la nécessité de flexibilité et d'apprentissage continu est soulignée pour demeurer compétitifs dans un marché saturé.

Chapitrages

00:00:55 : Introduction à l'IA et au développement

00:01:04 : Évolution du marché du travail

00:04:35 : Impact de l'IA sur le recrutement

00:09:39 : Réflexions sur les nouvelles technologies

00:21:36 : Création de communautés pour les développeurs

00:27:30 : L'importance de l'engagement des développeurs

00:40:06 : Évolution des compétences des développeurs

00:45:59 : Défis pour les jeunes développeurs

00:48:58 : Conclusion et recommandations de lecture

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Bruno:
Dans les années 90, savoir coder, c'était un super pouvoir. Aujourd'hui, c'est presque devenu un prérequis. Mais demain, peut-être qu'il suffira de parler à une machine pour qu'elle code à notre place, ou pas. Parce qu'entre IA générative qui s'invite partout, le marché du dev qui se contracte de plus en plus vite qu'un sprint mal cadré, et des juniors qui galèrent à poser leur premier commit pro, on sent bien qu'on est à un tournant de notre métier. Mais alors, va-t-on encore écrire du code à la main dans 5 ans ? L'IA va-t-elle remplacer les devs ou juste leur changer le job ? Et surtout, qui va rester pour faire les codes review du futur ? Pour répondre à ces questions incertaines, je ne reçois pas Terminator, mais il a un sacré radar sur le futur. Greg, bonjour.

Greg:
Salut Bruno.

Bruno:
Alors Greg, est-ce que tu pourrais te présenter pour les quelques personnes qui ne te connaîtraient peut-être pas ?

Greg:
Ouais, alors moi c'est Greg, l'hôtelier, 42 ans, un nombre assez emblématique dans notre écosystème. J'ai fait du dev pendant 15 ans dans des startups à Paris et à New York et j'ai arrêté le dev en 2019 pour monter une boîte de recrutement de développeurs, puis une boîte de formation de développeurs et une boîte d'événementiel qu'on a monté avec deux associés pour organiser des meet-ups et des conférences pour les développeurs.

Bruno:
Le recrutement de développeurs en fait il y a une je sais pas si t'as vu il y a quelques temps le CEO d'Nvidia a présenté des nouveaux processeurs il a fait une conférence après et il a annoncé que l'avenir des départements IT c'était de devenir des départements de recrutement d'agents IA, est-ce que du coup toi qui fais du recrutement aujourd'hui t'es mieux placé pour justement devenir ce futur du dev en tant que tel je.

Greg:
Trouve qu'il pousse un peu loin mais bon on commence à être habitués un peu en ce moment aux effets d'annonce qui vont un petit peu fort pour souligner ce qui peut être dit là-dessus, non c'est vraiment trop tôt pour se prononcer là-dessus quoi qu'il en soit ce qui est intéressant, enfin intéressant, ce qu'il faut constater déjà aujourd'hui c'est l'état du marché la difficulté qu'ont beaucoup de développeurs à trouver des postes, Donc on a suivi une suite d'événements économiques, géopolitiques, sanitaires quand même assez majeurs depuis 5 ans, pour pas retourner plus loin en arrière. Mais grosso modo, on a Covid, donc tout s'arrête, tout se casse la gueule, tout est à l'arrêt à peu près. Sortie de Covid, d'un seul coup, tout ce qui était arrêté, y compris les levées de fonds, l'argent gratuit, ressort d'un seul coup. Les boîtes lèvent des dizaines, centaines de millions, et on a des annonces là-dessus toutes les semaines. Et du coup les recrutements de développeurs remontent en flèche 2021-2022 ça remonte très haut très fort, beaucoup beaucoup de demandes des salaires qui augmentent aussi vraiment des plus 50, plus 100% même des fois sur certains postes que j'ai pu voir, avant que tout ça se recasse la gueule en fait tout simplement fin 2022. Tout s'arrête et nous on l'a ressenti quand même un peu plus tard parce que ça c'est quand même beaucoup les grosses tendances qui viennent des US Ce côté-là de l'Atlantique, on a toujours six mois, un an avant d'avoir un peu l'écho de ces événements-là. Mais depuis, le marché s'est quand même vraiment retourné. Et on est passé de l'époque où c'était les entreprises qui cherchaient des développeurs, à l'époque où c'est les développeurs qui cherchent des entreprises. Et donc ça, d'un point de vue recrutement, c'est très compliqué. Alors moi, c'est compliqué de mon côté, mais la regarde ça, on s'en fout, mais c'est compliqué pour les devs surtout. On est un métier qui a, pour la plupart, on est des gens d'une profession qui n'a quasiment jamais eu besoin de chercher de travail. C'est le travail qui venait toquer à la porte. Et donc là, d'un seul coup, ça devient compliqué, en fait. Donc, le sujet est vraiment tendu en ce moment.

Bruno:
Et est-ce que tu crois que l'émergence des sujets d'IA, avec notamment tous les sujets d'IA génératifs, on voit les cursors, il y a OpenAI qui a sorti Codex, c'était la semaine dernière, je crois, ou la semaine d'avant. Microsoft qui fait beaucoup de choses aussi pour être contre-carré Cursor, enfin bref la génération de code est en train de devenir un vrai sujet est-ce que pour toi c'est un phénomène d'accélération de cette, contraction, ce retournement du marché du travail pour les devs est-ce que c'est juste des effets qui se croisent est-ce qu'il y en a un qui nourrit l'autre comment est-ce que toi tu vois ce contexte là J'ai.

Greg:
L'impression que c'est deux événements différents et décorrélés en fait. Celui qu'on subit aujourd'hui et la situation de l'emploi pour les développeurs aujourd'hui, donc mai 2025 quand on enregistre, elle est due principalement à cet effondrement économique qu'on a vécu les dernières années. Et finalement, l'impact profond et réel de l'intelligence artificielle dans le développement, pour moi, on ne le sent pas encore vraiment. Ce qu'on sent, c'est les débuts des usages, donc ça, oui, c'est sûr. Ce qui doit se passer aussi et ce qui doit se produire, c'est même certain là-dessus, c'est qu'il y a toute cette période d'effets d'annonce où, en fait, on a des effets d'annonce depuis le chat GPT, en gros, vraiment 2022, où on ne passe pas une semaine sans qu'il y ait des annonces plus folles et plus dingues les unes que les autres dans le domaine de l'EI. Donc ça, ça doit perturber ou ça doit impacter de toute façon forcément la situation économique parce que tout le monde est un peu en flip à attendre, regarder ce qui se passe, etc. Mais je pense que ça reste quand même deux événements encore décorrélés aujourd'hui et que le vrai impact de l'arrivée de tous ces nouveaux outils, les curseurs et compagnie, ou enfin les risques génératifs de manière générale pour faire du code, on ne le ressent pas encore vraiment. Et c'est là que moi je suis assez inquiet sur l'état du marché et pour le métier de manière globale, dans la mesure où on n'est même pas en train de se remettre de cette crise économique je ne suis même pas sûr qu'on se remette dans l'absolu parce qu'il n'y a aucun élément qui indique à court ou moyen terme qu'il y ait une possibilité de reprise économique c'est à dire que même en enlevant complètement les hailles de l'équation on est déjà dans une situation de marché qui est quand même vraiment compliquée pour nous les tech en particulier pour les développeurs, Donc maintenant, il y a aussi ce spectre de l'IA qui arrive. Et ça, je pense qu'à un moment, il va y avoir un double effet qui se coule, qui va être pas cool du tout, en fait.

Bruno:
Dans ce que tu décris sur cette situation économique, il y a peut-être quelque chose qui n'est pas clair pour moi. Parce que si on est juste sur une... Sur un changement de paradigme économique, sur une crise financière, on peut l'appeler comme on veut, ce qu'on verrait surtout, c'est des gens qui ont moins de moyens qu'avant et qui donc sont obligés de réduire leurs équipes, de réduire leurs effectifs et autres. Mais j'ai quand même aussi l'impression qu'il y a des besoins, il y a un besoin de développeurs et de développeuses qui lui-même sont en train de se contracter. C'est-à-dire que ce n'est pas uniquement une incapacité à suivre l'évolution des salaires et de pouvoir réussir à payer tout le monde. J'ai quand même l'impression qu'il y a aussi une contraction du besoin en tant que tel.

Greg:
Ouais, ouais, ouais. Alors moi, j'ai beaucoup bossé dans le monde du mobile. Et c'est vrai que dans le monde du mobile, c'est quelque chose qu'on constate, par exemple. Parce qu'effectivement, 2006, 7, 8, l'arrivée, donc 2007 de l'iPhone, 2008 de l'App Store, etc. Et donc cette, à mon sens, dernière très grosse révolution technologique, la suivante étant l'IA, qui date d'il y a une bonne quinzaine d'années maintenant. Ça a ouvert des perspectives ça a amené des choses dans l'écosystème énormes c'est à dire que il y a tout simplement des nouveaux devices en fait alors évidemment qu'on faisait un petit peu, alors moi j'ai commencé ma carrière je faisais du dev sur des PDA donc ça existait déjà de bosser sur des petits appareils mais c'était pas encore du grand public l'iPhone est arrivé et Android peu après. Pour passer à l'échelle vraiment grand public et inonder le monde en fait tout simplement de ces outils là et derrière des besoins qui vont avec Sauf que maintenant, 15 ans après, on commence à être quand même pas mal équipé. C'est-à-dire que toutes les applications qu'on n'imaginait pas du tout au début quand ces appareils-là sont arrivés, on les a maintenant à peu près toutes. Tous les services qu'on pouvait avoir, ta banque ou n'importe quoi, elles ont maintenant toutes leurs applications. Donc, en fait, il y a moins besoin de créer ou de coloniser, entre guillemets, ce nouveau monde qui était le mobile quand il est sorti aujourd'hui. Et en fait cette nouvelle révolution qu'apporte l'IA n'a pas la même demande elle offre pas un terrain de jeu comme le mobile offrait un terrain de jeu alors le mobile dans un premier temps, tablette par la suite etc. Mais l'arrivée de ces nouveaux devices a vraiment apporté un énorme besoin de développement pour soit porter des services ou des produits ou des entreprises déjà existantes sur ces nouvelles plateformes, soit créer des nouveaux usages parce qu'avec ces nouveaux devices il y a des nouvelles possibilités qu'on n'avait pas avant et donc ça a vraiment fait un espèce d'appel d'air, où d'un seul coup il y a eu besoin de beaucoup plus de développeurs pour faire beaucoup plus de choses. La côté IA, moins en fait. C'est-à-dire qu'il y a des besoins sur, alors probablement sur des profils beaucoup plus scientifiques, beaucoup plus data pour aller bosser directement sur ces sujets-là, mais c'est pas quelque chose qui ouvre d'un seul coup des opportunités de développement faramineuses. Et en plus, à contrario, c'est aussi un outil qui a la particularité de proposer, entre autres, de faire un peu notre boulot à notre place.

Bruno:
Hyper intéressant comme point c'est que quand tu parles du mobile et tout ce que ça engendrait on a effectivement envie de se dire ce que tu dis c'est qu'on a besoin d'une nouvelle révolution on est plus ou moins en train d'en vivre une avec l'émergence de l'IA, mais effectivement l'IA n'est pas en train de solliciter un besoin en développement, aussi fort alors est-ce que c'est parce que on pourrait de manière un peu rapide, se dire que l'IA, notamment sur l'IA générative, va nous permettre de générer du code. Donc on a moins besoin de développeurs parce qu'en fait, l'IA va générer du code pour nous. Mais il y a bien évidemment, et les auditeurs et auditrices de ce podcast le savent, il y a aussi toute la partie argentique, qui est aussi un sujet important. Est-ce qu'au final, c'est juste que c'est une révolution qui est encore en mouvance un peu à l'image des PDA à l'époque, du Newton et compagnie. Donc c'est ses premiers devices Ericsson avec son P8, P9, P10 qui étaient des premiers smartphones et qu'en fait ce qui nous manque c'est l'iPhone de l'IA gentil peut-être ?

Greg:
Alors c'est possible, c'est intéressant comme point de vue, c'est vrai qu'il y a est-ce qu'il nous manque aujourd'hui un espèce de déclic ou de fonctionnalité ou d'usage, qu'on n'a pas encore, c'est bien possible c'est vrai qu'il y a souvent dans l'arrivée de ces nouvelles technos-là et dans ces révolutions-là un gap quand même phénoménal entre ce qu'on fait ou même ce qu'on pense faire ou pouvoir faire au début de ces technos et ce qu'il en est vraiment au bout de 5-10 ans quand ces technos ont commencé à gagner en maturité donc on n'est pas du tout à l'abri effectivement qui est sous quelque forme que ce soit sous couvert de l'intelligence artificielle un usage, une fonctionnalité, quelque chose qui vraiment bouscule encore plus, que ce qu'on a aujourd'hui mais c'est difficile à voir parce que, à l'heure à laquelle on enregistre cet épisode l'étendue des possibilités est déjà très très large et encore assez peu explorée finalement donc on commence à avoir des usages qui se mettent en place à droite à gauche mais il y a aussi, il y a toujours une différence entre la partie possibilité, ce qu'on voit ce que la techno peut permettre et l'adoption derrière aussi parce que c'est bien joli de dire ok l'IA permet de faire si de générer du code et tout même si là, si on devait figer l'IA aujourd'hui, si la technologie ne devait plus évoluer et rester ce qu'elle est par rapport à ce qu'on a aujourd'hui, donc ce qu'on sait déjà à peu près ce qu'elle peut faire ou pas faire, en tout cas nous dans le domaine du dev. Ça prendrait encore des années pour que ce soit déployé à grande échelle dans toutes les entreprises, dans tous les services etc, je reçois encore des courriers papier que je dois remplir à la main, quand tu sais qu'il y a encore des institutions qui fonctionnent encore avec du papier en 2025, tu te dis que les taux d'adoption et les durées d'adoption sont toujours très très différentes donc il y a vraiment deux temporalités entre la temporalité de l'annonce et des effets d'annonce et de la course un petit peu marketing à plus de performance etc. Et puis le vrai usage concret, quotidien, professionnel, par les entreprises, par les institutions. Donc il y a peut-être quelque chose qui va arriver, mais il y a des questions de temporalité qui sont difficiles à jauger.

Bruno:
Après, ces freins à l'adoption, c'est justement ce qui génère cette fameuse courbe d'un cartonur avec la courbe de l'adoption, avec ce creux de la désillusion et le plateau de la productivité. Il y a toujours un tas de débats sur où en est l'IA. Sur cette courbe est-ce qu'on a déjà passé la désillusion ou pas encore parce que notamment sur toute la partie il y a, on parle parfois de la voiture autonome où Elon Musk il y a 4 ans, ou même 5 ans nous annonçait que la voiture autonome niveau 5 serait là dans quelques mois, bon ben on l'attend encore donc la question c'est est-ce qu'on a déjà dépassé ce plateau de la désillusion, mais en fait ce frein à l'adoption il est quand même aussi nécessaire là moi effectivement quand j'ai des discussions avec des développeurs ou des développeuses autour de moi il y a effectivement, alors il y a des freins, il y a des craintes mais je pense qu'il y a aussi une, comment dire une attention justifiée une espèce de dire bah ouais c'est intéressant mais on sait pas encore très bien, le contrôler de la manière qu'on sait contrôler nos lignes de code parce qu'on les a depuis des années et des années.

Greg:
On est un petit peu dans cette période-là, c'est-à-dire j'ai vraiment le sentiment qu'on est un petit peu à la fin de l'effet d'annonce. Non, on est encore en plein dedans, on a encore des annonces énormes toutes les semaines, toutes plus grosses les unes que les autres, mais on est arrivé à cette période, alors il y a l'espèce de début d'euphorie où tout le monde dit c'est dingue, ou au contraire les plus sceptiques et pessimistes vont dire c'est nul, c'est vraiment tout pourri, etc. Mais là, c'est vrai que même parmi les plus convaincus ou les plus enthousiastes, il manque quelque chose de vraiment concret à se mettre sous la dent, en particulier pour les devs et pour voir un petit peu ce qui se passe de ce côté-là, parce qu'on a eu beaucoup d'effets d'annonce, on a eu des premiers gros outils, on a des premières pistes vraiment intéressantes de ce que ça représente pour nous, ces évolutions. À mon sens, le premier parti pris, c'est ces approches un peu IDE, C'est d'avoir des idées dans lesquelles tu as ton tchat et ton agent qui sont directement dedans et qui vont interagir directement avec l'intégralité de ta codebase, pour corriger tes bugs, faire des features en plus, etc. Mais ça, c'est des petites choses qu'on utilise et qu'on teste nous en tant que dev, alors déjà, pour ceux qui le font à titre personnel ou individuel, qui se mettent en place de plus en plus dans différentes sociétés, mais on n'a pas encore, et c'est vrai que ça commence à tarder un petit peu par rapport à l'échelle de temps à laquelle on est, on n'a pas encore de vrais retours très concrets, de gros retours d'expérience qui dit, ok, on a fait, on a mis tout le monde sur tel tel tel techno ou tel tel tel outil, on fonctionne comme ça avec telle méthodologie maintenant, ça marche bien pour ça, ça marche pas bien pour ça, on n'a pas encore ce genre de retour apaisé, raisonné, réfléchi, on est encore sur des retours avec que de l'effet d'annonce, je ne me rappelle plus le nom de la boîte qui avait remplacé tout son service support par de l'IA avant de faire machine arrière quelques mois plus tard il y a Duolingo qui a fait des annonces où ils se sont fait taper dessus, il n'y a pas très longtemps aussi, mais il manque ce côté un peu concret et j'ai le sentiment que ça commence à chatouiller un petit peu et aussi bien au niveau des décideurs qu'au niveau des développeurs, il y a un peu une attente aussi de dire ok c'est bien il se passe plein de trucs potentiellement mais on aimerait voir ça de manière un peu plus, concrète mais c'est normal aussi c'est. L'adoption ce qu'on disait juste avant c'est à dire que la différence de temporalité entre les annonces et la mise en pratique de ce que les outils permettent elle est quand même grande et là on est peut-être un petit peu dans ce moment de plat et de calme entre les deux où En gros, la certitude, c'est que ces outils-là sont là. Ils sont quand même assez ouf dans ce qu'ils permettent de faire déjà aujourd'hui. Mais il y a la réalité concrète du terrain derrière qui demande aussi un petit peu de temps. Mais pour moi, ça, c'est plus une question de temps, on va dire.

Bruno:
Oui, parce qu'effectivement, en termes de temps, cette réalité, je ne sais pas, de manière très... Pas bas niveau au sens machine, mais très pragmatique. En fait, faire du code qui fonctionne, ce n'est pas compliqué. Ce qui devient compliqué, c'est quand tu veux du code qui fonctionne après 1, 2, 3, 4, 15, 20, 32 patchs, update et compagnie, que ça dure sur 3 ans. Et c'est vrai que ça, forcément, comme me rappelait Nicolas, un éditeur de podcast, ça n'a pas très longtemps, pour faire un absentenaire, on a besoin de 100 ans. Effectivement il faut attendre de voir comment est-ce que le code généré par ces machines se comporte dans le temps mais après il se pose toujours la question de à quel point est-ce qu'on sera suffisamment, honnête intellectuellement pour laisser sa chance au produit pour des lignes de code poussées en prod directement par la machine.

Greg:
Ouais alors la question d'honnêteté par rapport à ça elle se pose vraiment, et surtout il y a forcément c'est un sujet qui divise énormément chez les développeurs il y a quand même alors les deux extrêmes on va dire sont d'un côté les enthousiastes qui dès les débuts ou maintenant vont, enfin se sont mis se mettent et continuent à tester un petit peu tout ce qui sort, à intégrer ces outils là dans leur, dans leur workflow et puis de l'autre côté il y a vraiment les sceptiques qui sont un peu plus sur la sur la réserve et dans l'attente de voir ce qui va se passer, il y en a beaucoup qui sont un peu entre les deux aussi, c'est à dire où il y a quand même un peu d'engouement par rapport à ce qui se passe tout en ayant un petit peu des craintes à la fois sur la viabilité de ces outils-là, mais aussi sur l'impact sur le métier, ce qui est quand même assez important. Donc, il y a un éventail de sentiments et de ressentis au niveau des développeurs aujourd'hui qui est assez large. Mais du coup, il y en a quand même une partie pas négligeable qui est plutôt sur l'aspect sceptique de ce que tout ça apporte. Et donc, il reste beaucoup sur la retenue et sur l'attente avant de voir concrètement ce qui va se passer.

Bruno:
Qu'est-ce que toi, tu fais concrètement pour justement permettre à des développeurs et des développeuses de passer le cap et de s'y mettre ?

Greg:
Alors, pour le coup, j'ai lancé un Slack qui s'appelle Dev with AI, donc un Slack qui est dédié aux développeurs, quel que soit leur techno, quel que soit leur niveau d'expérience, quel que soit aussi d'ailleurs leur niveau de scepticisme ou d'intérêt pour l'intelligence artificielle. Je pense qu'un des points qui est les plus importants aujourd'hui, c'est d'en parler, tout simplement, parce que c'est un sujet qui vient complètement bousculer notre métier. Qui plus est, comme on l'a évoqué, dans un contexte économique qui est vraiment pas top du tout. Et en tant que développeur, on a quand même une tendance assez fâcheuse et fréquente à garder un petit peu les trucs pour nous. On a un métier consciemment ou inconsciemment qu'on a choisi de parler à des machines plutôt qu'à des humains. Donc forcément, directement ou indirectement, ça se ressent. Et ce genre de situation, souvent, c'est des choses dont on ne parle pas. Donc finalement, ça reste à l'intérieur, ça nous fait des aigreurs, des acidités comme ça. Et je pense que le plus important, surtout dans cette période un petit peu de plateau où on ne sait pas trop où on est en phase d'observation, le plus important pour moi, c'est d'en parler. Et d'en parler déjà entre développeurs pour savoir un petit peu ce que les autres devs font, comment ils le font, qu'est-ce qu'ils ont testé, pas testé, ce qui marche, ce qui ne marche pas. Même pour parler tout simplement, de ce dont on a peur, tout simplement. Enfin, qu'est-ce qui nous embête là-dedans ? Qu'est-ce qu'on pense de l'impact que ça va sur notre métier ? Donc, il y a un peu tous ces sujets-là qui bouillonnent dans l'écosystème des devs, d'où l'intérêt de la création de ce Slack-là, et qui sera complété dans quelques semaines par un meet-up aussi. Le Slack étant vraiment un endroit que moi, je trouve très pratique pour, évidemment, tous les échanges, parce que c'est de l'asynchrone et c'est à distance, c'est en ligne. Donc, ça permet de parler depuis n'importe où, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et d'échanger là-dessus. Le but n'est pas d'avoir des échanges et des discussions très profondes sur l'IA à 4h du matin à lundi, mais en gros, il n'y a pas cette barrière-là. Et de l'autre côté, le meet-up a aussi quelque chose que j'aime beaucoup, parce qu'il y a cet aspect présentiel, il y a cet aspect synchrone, et en fait, la qualité des échanges est très différente. On n'est plus dans l'échange dans le temps long, on a plus de moments pour discuter, pour échanger. J'ai repris tout simplement les choses que je fais moi depuis 10 ans. Ça fait dix ans que j'anime des communautés de développeurs qui sont des communautés de développeurs mobiles. Et là, aujourd'hui, forcément, j'allais dire à l'aube, on n'est plus vraiment à l'aube de cette révolution, mais on est un peu à l'aube d'être conscient de l'impact que ça a sur notre métier. Et donc, du coup, en fait, j'utilise tout simplement ce que je sais faire par rapport à l'animation de communautés de dev pour cette fois-ci, pas parler forcément que de mobile, mais parler plutôt de l'intelligence artificielle, de ce qu'elle apporte dans notre métier, en bon comme en moins bon.

Bruno:
Donc il s'agit vraiment d'une communauté pour les développeurs et développeuses, qui veulent travailler avec l'IA, donc coder avec de l'IA et non pas coder de l'IA.

Greg:
Oui, c'est ça. C'est vraiment le corps de métier de développeur aujourd'hui auquel je m'adresse à travers cette communauté, dans la mesure où ça a été mon métier pendant 15 ans. C'est à la fois un métier, un écosystème que je connais bien. Après, les gens qui sont vraiment plus sur la partie techniques de l'IA directement, là, c'est des corps de métier que je connais beaucoup moins. Donc, non, non, là, mon focus, il est quand même beaucoup plus sur les développeurs.

Bruno:
Tu nous évoquais un petit peu plus tôt que si tu voyais trois grandes populations, ceux qui sont déjà très utilisateurs, très frais, très ambassadeurs, bon, eux, j'imagine que tu n'as pas besoin de les motiver pour venir sur un Slack comme ça.

Greg:
Effectivement.

Bruno:
Tu as de l'autre côté du spectre ceux qui sont très réticents, ceux qui sont un peu dans le ventre mou, après un petit peu qui sont hésitants entre les deux. Ma première question, ce serait, est-ce que tu penses qu'il faut emmener tous les développeurs et développeuses vers ces nouveaux usages ? Ou est-ce que, comme il n'y aura de toute façon pas de la place pour tout le monde, il vaut mieux éviter d'aller convaincre tout le monde, et que, autant que ça reste un secret entre nous, de comment coder avec ces nouveaux outils ?

Greg:
Oui, c'est une bonne question. Alors effectivement, déjà, tu as mentionné un point assez important dans la question, sur la question de la place. Effectivement aujourd'hui on est à la louche 800 000 développeurs en France, Je ne serais pas étonné si, entre le combo situation économique et l'intelligence artificielle, si à horizon de trois ans, on n'était plus que 700 000, 600 000, quelque chose comme ça. Donc il y a effectivement une question de la place en soi, là je tourne là-dessus, et pour le coup, dans les différentes typologies de développeurs, il y a effectivement une frange de la population qui est dans une forme de réticence forte, ou qui est même des fois dans une forme de déni en fait. Il y a des gens qui font complètement l'autruche par rapport à ce sujet là et qui souvent vont se servir de 2-3 arguments un peu clé en main comme je sais pas, le code généré il est pas de bonne qualité ou le code généré il est pas sécurisé ou. Une que j'entends beaucoup c'est on aura toujours besoin de développeurs et hop on te balance ça comme un argument et du coup l'IA tu jettes ça, tu jettes le bébé avec l'eau du bain voilà donc il y a une population, il y a une frange de la population des développeurs qui n'a pas envie de quoi qu'il en soit, je pense qu'il ne faut pas aller se battre de ce côté là, les développeurs sont quand même assez connus pour avoir des opinions un peu tranchées et un peu arrêtées mais non, alors les passionnés évidemment vont s'y mettre déjà d'eux-mêmes, moi ce qui m'intéresse beaucoup c'est plus les développeurs qui sont encore un petit peu dans le doute, qui sentent évidemment qu'il y a des choses à faire et des choses qui se passent de ce côté là mais qui en même temps ont des craintes ou des réticences pour différentes formes de sujets parce que là on n'a parlé vraiment que de la tech mais les réticences que j'entends de certains développeurs des fois elles vont sur des problématiques plutôt de l'ordre de l'éthique sur des problématiques plutôt de l'ordre écologique enfin il y a mille et une raisons potentielles de voir des problèmes dans cette situation et pour le coup effectivement il y en a, Mais globalement, c'est un petit peu toute cette population de développeurs qui n'est pas trop enthousiaste ou trop sceptique, qui est un peu entre les deux, qui, à mon avis, a le plus besoin justement d'en parler, d'écouter, de voir ce qui se passe, de s'intéresser. Et je trouve que c'est vraiment le... Enfin, c'est à mon sens de la responsabilité individuelle des développeurs aujourd'hui. Parce que je vois aussi des devs qui argumentent pour pas s'y mettre que leur entreprise leur permet pas ou pas encore, je pense qu'il faut leur rappeler là-dessus que les temporalités sont très différentes entre les développeurs et les entreprises les entreprises il y en a beaucoup qui se mettent à l'IA, qui cherchent à s'y mettre sauf qu'il faut pas oublier qu'elles ont des contraintes qui sont beaucoup plus fortes que celles des individus, sur de la sécurité évidemment, sur de la confidentialité sur beaucoup de sujets qui font que ça va être...

Bruno:
Juste purement financière, parce que ça coûte cher tout ça.

Greg:
Évidemment, oui, tout à fait. Sans même parler effectivement de la case argent qui est vraiment un gros sujet. Alors que nous, développeurs, de notre côté, enfin là, les outils qui nous sont proposés et qu'on peut tester, déjà, il y en a une bonne partie qu'on peut tester déjà gratuitement. Et puis même s'il y a un billet à mettre, c'est de l'abonnement qui est à 10 ou 20 euros par mois. Enfin, si c'est les outils qui sont en train de façonner comment tu vas travailler demain ou après-demain, je pense que ça vaut clairement le coup de mettre quelques dizaines d'euros dedans et puis de passer quelques heures, toutes les semaines dessus pour voir un petit peu comment ça marche c'est notre responsabilité encore une fois, c'est notre métier donc si on ne se prend pas nous en main pour aller de l'avant et voir comment et se préparer en fait tout simplement à l'avenir potentiel qui nous attend, il ne faudra pas pleurer le jour venu si on est resté sur le quai et que le train est parti depuis longtemps ouais.

Bruno:
Et donc, comment tu fais pour aller convaincre des gens qui sont hésitants et qui vont avoir d'un côté des gens qui leur disent, on aura toujours besoin de développeurs et de développeuses, alors qu'on pourrait se dire que c'était peut-être ce que se disaient les chevaux, quand ils ont vu les premières voitures arriver. On voit où est-ce que ça en est aujourd'hui. Donc, comment tu fais pour les convaincre de s'y mettre ?

Greg:
En fait, je trouve qu'il y a des bonnes pratiques, entre guillemets, il y a des idées, des usages et des pratiques à avoir en tant que développeur, qu'on n'a pas forcément fait par le passé, du fait qu'on était dans une position et dans une situation économique qui était vraiment à notre avantage. Donc faire des choses de dev qui sont en dehors du code qui sortent un petit peu de la case dans laquelle on est, c'est sortir, s'intéresser rencontrer du monde, se renseigner sur d'autres choses, pas que de la tech comprendre un peu des problématiques produits par exemple des choses comme ça, écouter des podcasts tout à fait, aller à des événements des meet-ups, des conférences, tout ça faire toutes ces activités là un peu extra-professionnelles des développeurs moi c'est une conviction profonde depuis 10-15 ans que c'est des choses qui sont vraiment importantes pour bien progresser dans le métier de développeur mais c'est un message que j'ai eu beaucoup de mal à faire passer pendant très longtemps auprès des devs parce que des fois la réponse c'était pourquoi faire ?

Bruno:
Oui, en fait ce que tu veux dire c'est que le marché est tellement en notre faveur qu'on n'a pas besoin de faire d'efforts pour se démarquer des autres Exactement.

Greg:
Et sauf que là ce truc là est en train de changer, donc à mon sens l'effort il faut le faire parce que c'est en train de changer et que du coup il n'y aura pas de la place pour tout le monde on l'a dit, donc il y a des efforts à faire là dessus et en gros l'argument que je donnerais pour les gens qui sont un peu sceptiques là-dessus, c'est que cet effort à faire, même si on part dans un scénario dans lequel, mettons demain, l'IA s'arrête. On trouve quelque chose de complètement bloquant dans l'IA sur des problématiques, éthiques, environnementales, légales ou quoi que ce soit, qui fait que d'un seul coup, ces outils-là ne sont interdits, ils disparaissent. Il ne faut pas non plus prendre les choses pour acquises tout le temps. Il y a 50 ans, on mettait 4 heures pour aller à New York, aujourd'hui on met 8 heures. Donc, la fin du concorde, merci. Donc du coup mettons scénario catastrophe tout ça s'arrête dans ces cas là ça aura quand même permis et ça aura été un prétexte pour travailler un petit peu différemment en tant que développeur pour ouvrir un petit peu, son univers, tester un petit peu d'autres choses se renseigner, donc à mon sens c'est tout bénéfique c'est à dire que même si on met de côté la situation économique et la problématique de l'IA dans le métier de développeur, Faire plus de choses en tant que développeur et sortir un petit peu de son écran et de ses lignes de code, pour moi, c'est primordial. C'est primordial aussi bien pour évoluer en tant que développeur que humainement, tout simplement. Et peut-être le dernier petit point que je pourrais donner là-dessus, c'est que moi, je n'ai jamais autant appris sur le métier de développeur que les six premiers mois où j'ai arrêté le développement. Donc, ça faisait 15 ans que j'étais dev à ce moment-là, quand j'ai arrêté pour monter ma première boîte de recrutement. Et les 6 premiers mois où j'ai arrêté le métier de développeur, j'ai plus appris sur ce métier-là que les peut-être 4-5 ans d'avant.

Bruno:
Et grâce à quoi ?

Greg:
La prise de recul, en fait. On a un mode de travail en tant que développeur où on est quand même en tête-à-tête permanent avec l'écran. On a un mode de fonctionnement et on a un mode de résolution des problèmes qui est quand même assez spécifique à notre métier. Je donne un exemple tout simple. On est dans un métier qui est très synchrone, par exemple. C'est-à-dire qu'on écrit des lignes de code, on les exécute, on voit le résultat immédiatement. Donc on a une espèce de feedback loop permanente de ce qu'on fait qui est immédiate, mais dès que tu commences à faire d'autres choses, l'entrepreneuriat pour ne citer que lui tu te rends compte très très vite que tout ne fonctionne pas comme ça et que très souvent t'es obligé de paralléliser, 2, 5, 10, 15, 20, 40 sujets en même temps parce que t'as aucune idée de quel moment il y en a un qui va retomber ou pas et donc du coup voilà, ce métier de développeur a quand même mais aussi un cadre mental qui est assez fort et dont on ne se rend pas compte quand on l'exerce en permanence et c'est pour ça que, enfin, alors le conseil ils vont me dire, t'es bien gentil Greg, c'est pas évident mais si en tant que développeur quelqu'un a l'opportunité à un moment de faire un break dans sa carrière de 3 à 6 mois pour tout et n'importe quoi monter une boîte, faire le tour du monde, passer un CAP cuisine, peu importe je pense que c'est vraiment hyper important parce que ça permettra justement de prendre un petit peu ce recul nécessaire et de remettre un petit peu en perspective ce qu'on fait, c'est un métier qui est passion on fait des trucs qui sont extraordinaires dans le développement, mais des fois ça nous met un peu des œillères et c'est bien justement de les ouvrir un petit peu et de voir ce qui se passe autour.

Bruno:
Ce qui est hyper intéressant dans ton propos, c'est que tu ne nous dis pas qu'il faut s'intéresser à l'IA parce que ça va devenir une nécessité. C'est juste que pour toi, c'est une nécessité pour se différencier des autres, qui a au final autant de valeur que décider d'apprendre un nouveau langage, d'apprendre une nouvelle langue, d'aller bosser dans un autre pays, de se démarquer des autres développeurs et développer dans un contexte de contraction du marché du travail.

Greg:
Oui tout à fait parce qu'on n'a jamais connu la compétition, on avait une situation de plein emploi sur ce métier là, encore une fois comme on le disait tout à l'heure, on a très peu cherché du travail, c'est une réalité qui est, c'est pas une projection, ça c'est une réalité actuelle. Donc le nombre de devs que je vois qui sont des développeurs seniors, 10-15 ans d'XP et qui galèrent à trouver du boulot aujourd'hui, c'est assez consternant. Je les connais, je sais que c'est des bons profils et qu'ils travaillent bien, mais malgré tout, ils n'y arrivent pas. Et ils n'y arrivent pas pourquoi ? Parce que le marché s'est tendu, parce que maintenant c'est la compétition pour avoir un poste. Et dans la compétition, qu'est-ce qui fait la différence ? C'est les à-côtés. Et donc forcément que les développeurs qui auront pris plus de temps à travailler, alors je vais dire un gros mot que beaucoup de devs détestent, mais leur personal branding ou qui seront plus présents sur les réseaux sociaux etc, auront plus de chances de s'en sortir c'est pas forcément les meilleurs qui auront la place mais ceux qui sont le plus visibles, c'est souvent comme ça que ça se passe et donc ça c'est une réalité je sais qui hérisse les poils de beaucoup de devs mais c'est une réalité terrain, c'est une réalité du métier donc c'est important vraiment de prendre du temps et de l'énergie pour travailler un petit peu tout ça et pas juste rester en tête à tête avec son écran en espérant que l'orage passe.

Bruno:
Est-ce que du coup je te force plutôt à essayer de partir sur des AP de projection est-ce que pour toi tous ces outils d'IA vont changer le métier de développeur et de développeuse ou est-ce que pour toi c'est dans suffisamment longtemps pour qu'on a le temps de voir venir et continuer à faire un peu comme on le fait déjà très bien aujourd'hui ?

Greg:
Réponse entre les deux. C'est ni complètement l'un, ni complètement l'autre. Je pense que, à mon sens, aujourd'hui, la direction la plus probable et la plus crédible, c'est celle qu'on évoquait tout à l'heure, c'est celle des IDE. Donc, les IDE avec de l'IA directement dedans. Je pense que c'est un petit peu la forme assez forte que prend la direction de notre métier. On le voit d'ailleurs économiquement avec le rachat de Windsurf pour juste 3 milliards de dollars par OpenAI. Et Cursor qui marche très très bien aussi qui est vraiment plébiscité donc il y a cette transformation par ces outils là qui donne un peu la direction de vers où on va aller donc on est plus dans une attitude où effectivement on parle avec l'IDE, on parle en langage naturel avec l'IDE qui derrière propose du code qu'on va valider ou pas, donc ça je pense que ça donne déjà une direction assez claire de comment dans un premier temps le métier évolue mais qu'est-ce que c'est que la next step après c'est difficile à dire les pistes sont assez larges. Le côté, enfin ce côté langage naturel je trouve qu'il a quelque chose d'extrêmement intéressant dans l'absolu parce qu'aujourd'hui on utilise des langages de programmation qui sont juste des interfaces entre nous et la machine, mais donc on fait nous un effort de traduction de notre langage naturel dans un langage de programmation qui est ensuite traduit pour la machine, donc il y a presque une étape de trop en fait, est-ce qu'il arrivera un moment où on fera que du langage naturel c'est ce que le fameux Vibe Coding promet et propose de son côté et c'est les alternatives que proposent les autres gros outils qui ont émergé, donc on a d'un côté les Cursors, les Windsurf qui sont vraiment sur cette approche IDE à l'ancienne, enfin à l'ancienne, tu vois, je dis même à l'ancienne, tu vois, IDE à l'ancienne donc quelque chose qui est très focalisé sur le code où ton code il est front and center, c'est ton écran principal et puis t'as un tchat un peu sur le côté et puis t'as l'autre, et c'est des clients lourds et puis t'as l'autre approche que sont les Lovable, les Bolt, etc, qui aussi ont une traction assez forte où là déjà c'est plus un client lourd, c'est un client web donc déjà t'as un détachement un peu qui se joue à ce niveau là et où même en termes d'interface c'est plutôt, t'as une moitié c'est ton tchat et l'autre moitié c'est directement la vue du résultat et éventuellement le code il est un peu planqué derrière si tu veux aller le voir ou le déployer ailleurs tu peux peut-être, mais l'idée c'est même de se passer de ça donc est-ce que demain on codera, qu'en langage naturel d'un côté ce serait. Des fonctionnalités quelque chose d'assez dingue il y a un truc qui m'a toujours choqué dans le développement c'est qu'une bonne pratique ce que je recommande évidemment à tout le monde de le faire mais que j'ai jamais fait c'est de documenter correctement ton code et alors ça c'est quelque chose qui est très important mais même pour les meilleures personnes qui documentent le mieux leur code, est-ce qu'il n'y a pas toujours un petit peu de désynchro entre ta doc et ce que le code fait vraiment. Et du coup, il y a quelque chose de très perturbant parce que tu as cette doc-là qui est là pour t'expliquer en langage naturel justement pour ne pas que tu aies toi à faire l'effort de conversion de lignes de code pour comprendre exactement ce qu'elles veulent faire. Donc, tu as cette documentation qui t'explique ce qui se passe. Mais dans la pratique, peut-être que la feature a changé entre temps que la doc n'a pas été mise à jour. Peut-être que la doc n'explique pas tout. Pas certains... Enfin, etc. Donc, d'un seul coup, cette possibilité ou ce fantasme d'avoir un code qui ne serait qu'une espèce, plus de triches ou des synchros entre les deux. Donc, bon, c'est du rêve ou de l'imaginaire, peut-être pour plus tard, mais il y a des choses que je trouve assez intéressantes dans ces projections-là.

Bruno:
Tu as évoqué, effectivement, le Vibe Coding. Il me semble qu'on en parlait en préparation de cet enregistrement, mais il y a quelques semaines, peut-être même un mois ou deux maintenant, il y a un post sur LinkedIn qui a pris beaucoup d'ampleur, parce que c'est quelqu'un qui a fait une app entièrement en vibe-going alors qu'il n'était pas du tout développeur, qu'il a mis en ligne en, toute fanfare et pompe, grande pompe en disant j'ai fait ça sans être dev en deux heures, je crois quelque chose comme ça le site est tombé parce qu'en fait il l'a coupé parce que, c'était une passoire sans nom et donc il s'est retrouvé avec des factures pas possibles des tas de problèmes de tous les côtés donc bref il s'est bien fait. Il a pas vu en fait toutes les choses que des développeurs et des développeuses, eux, savent avec l'expérience. Ce qui pose justement cette fameuse question de l'expérience, c'est-à-dire que le problème qu'on peut avoir aujourd'hui, c'est que, le vibe coding pour un développeur ou une développeuse qui a 10 ans d'expérience, c'est un super outil, parce qu'effectivement, tu passes beaucoup moins de temps à coder en tant que tel, et en fait, tu arrives à identifier les choses qui peuvent manquer, à rectifier, corriger, ajouter ce qui peut manquer. Mais pour une personne plus junior, qui n'a pas justement toute cette... Qui n'a pas eu tout ce baptême du feu, qui n'a pas appris dans la souffrance, le sang et les larmes, même si ce n'est pas forcément la meilleure façon d'apprendre, mais c'est souvent comme ça qu'on apprend dans notre métier. On se retrouve avec des gens qui n'auront plus l'opportunité d'apprendre. Et malgré tout, dans cette génération de codes, tu as besoin d'identifier ces choses-là, en fait.

Greg:
Alors déjà, je voudrais juste revenir sur l'événement que tu mentionnais, effectivement, cette annonce LinkedIn un peu fanfaronesque de quelqu'un qui avait développé, je ne sais plus quels étaient ses termes, mais en gros, il disait les développeurs, c'est terminé ou quoi que ce soit. Alors, si on met de côté l'attitude de la personne sur le côté vraiment très fanfaron, machin, etc., qui était complètement détestable, je trouve que la réaction, elle n'était pas beaucoup mieux, en fait. C'est-à-dire que derrière, effectivement, il s'est pris, pardon du terme, mais il s'est pris une shitstorm tout de suite après. Son service s'est fait mettre en l'air, probablement par des gens qui connaissent un petit peu le dev ou la tech quand même. Et je trouve que c'est pas... Enfin, il y a quelqu'un qui s'intéresse à développer avec des nouveaux outils pour faire quelque chose. Alors certes, il n'a pas mis les formes, clairement. Enfin, c'était de la provoque, le truc qui était très très con de ce côté-là. Mais tout le monde est resté bloqué à cette provoque là et à essayer d'aller lui péter son truc ou de le déglinguer alors qu'en fait globalement la finalité c'était d'essayer de développer, de tester de faire des choses et en fait c'est un peu triste. Ça illustre.

Bruno:
La levée de boucliers qu'on.

Greg:
Évoquait Ouais exactement mais qui est enfin que je trouve pas un bon mindset c'est plus une réaction de peur en fait, c'est la peur de se dire oh là là ce petit rigolo il va venir il va me piquer mon boulot, bah non déjà de une et puis de deux l'esprit pour moi des devs et du développement c'est plutôt d'essayer d'aller aider, entraider, c'est quand même une des bases du dev on a tous bossé avec des outils que d'autres ont fait, on a été aidé avant même d'avoir été développeur, donc du coup je trouve ça assez logique de vouloir prolonger et continuer un petit peu ça, mais sinon pour revenir à ta question sur la question de l'expérience par rapport à ce vibe coding, évidemment aujourd'hui que des devs seniors vont être quand même beaucoup plus à l'aise pour Vibe Coder et pour avoir l'œil qui va repérer assez vite si l'IA part dans des délires en termes. De tout n'importe quoi, d'architecture du code ou de comment elle résout le truc, enfin le dev expérimenté va avoir l'œil là-dessus mais probablement aussi qu'avec le temps, ça va se réduire, c'est-à-dire que de la même manière qu'aujourd'hui, typiquement je pense que tu peux trouver des très bons développeurs web par exemple ou même mobile, qui ne sont pas capables de te faire un malloc en C, qui ne savent pas gérer la mémoire ou qui ne vont pas être capables de te construire à une structure bas niveau sur des... Mais ce n'est pas grave, en fait. Ce n'est pas grave, c'est des connaissances qui étaient importantes à une époque quand la tech et le développement étaient à un certain niveau et donc il fallait comprendre quand même les 2-3 layers qui étaient en dessous pour pouvoir être stable sur le layer auquel t'es. Mais au fur et à mesure qu'on enfile, qu'on met des couches de plus en plus les unes au-dessus des autres là-dessus, on va arriver à un moment où il y a quand même certains sujets, où ce sera moins grave ou moins important de les maîtriser parce qu'ils seront pris en compte par l'écosystème dans lequel t'aimes. Donc ça reste important aujourd'hui certes, mais l'expérience évolue aussi et probablement que l'expérience qui aura de la valeur d'un développeur dans 5 ans sera très différente de l'expérience qui a de la valeur pour un développeur aujourd'hui. Mais ça c'est encore...

Bruno:
C'est hyper intéressant, je ne l'avais pas envisagé comme ça. Effectivement, c'est une... C'est une couche supplémentaire c'est-à-dire que j'avais effectivement cette, cette vision sur le tu disais qu'il y a une étape de trop on traduit des specs écrits en français ou en anglais whatever, en un langage informatique qui sera après compris par la machine donc il y a effectivement une étape de trop où je me disais, enfin ma personne c'était de se dire et qu'on peut effectivement envisager l'IA en fait comme un compilateur c'est-à-dire que tu lui donnes ton, expression et il en fait un truc en langage machine. Mais cette approche vraiment de dire aujourd'hui, on ne sait pas faire de gestion de mémoire, on ne sait pas faire de malloc, effectivement, c'est un super exemple. Mais c'est juste que c'est une question de couche sur laquelle on est. En fait, toi, ce que tu dis, c'est que l'IA générative et l'usage de l'IA dans le domaine de l'applicatif en général, ça va être une couche supplémentaire, dans notre fameux modèle. C'est juste une couche de plus avec laquelle certains ne seront qu'à cette couche-là, d'autres seront un petit peu en dessous, d'autres seront full stack, les fameux. Mais il y en a certains qui seront du coup juste sur cette couche-là.

Greg:
Je pense que c'est tout à fait un usage envisageable. De toute façon, l'exemple le plus concret ça va être vraiment les vibe-codeurs non développeurs. Les gens qui ont déjà commencé et qui vont par l'avenir le faire de plus en plus créer des petits outils de leur côté, ils sont déjà en mesure de le faire aujourd'hui. Ils sont déjà en mesure de vibe coder des petits, alors évidemment ils vont pas te faire un gros service qui va partir en prod sur lequel des dizaines de développeurs vont collaborer et qui va tenir pendant des années et des années, mais il y a quand même une quantité phénoménale de besoins, numériques qui sont simples en fait, et pour lesquels finalement la maîtrise entre guillemets de cette seule surcouche qui est la couche du haut de l'IA qui en fait, n'est une maîtrise je caricature mais qui est qu'une maîtrise du langage naturel entre guillemets, suffira quand même pour beaucoup de gens déjà tout simplement, et puis après en fonction des besoins t'auras effectivement besoin d'avoir plus de compréhension de ce qui se passe en dessous bien sûr que t'as des problématiques de sécurité de plein d'autres sujets mais il y a quand même plein de cas de figure aussi pour lesquels ça passera sans quoi.

Bruno:
C'est super intéressant. Je reviens sur le sujet des plus jeunes de notre métier, et sur vraiment les très très jeunes de ce métier-là. Dans le sens où, quand moi je suis sorti d'école début des années 2000, il y avait un petit delta entre le monde de l'entreprise, ce que les gens utilisaient, et ce qu'on m'avait appris à l'école, où l'école était un petit peu en retard par rapport à ce que les gens faisaient dans l'entreprise. Je me dis qu'aujourd'hui, si tu vas à l'école et qu'on t'apprend encore à faire du Java, du C++, peut-être du TypeScript, des langages comme ça, et puis que t'arrives en entreprise et on te met un curseur entre les mains et en fait, on te demande de maîtriser plus le français que le JS. Enfin, tu vois, je me dis qu'il y a un gap qui est encore plus important pour les gens qui sont actuellement en cours de formation.

Greg:
Oui, je pense que c'est assez compliqué pour eux. Alors déjà, il y a quelque chose qui a toujours existé. Il y a toujours eu un décalage entre l'enseignement et le monde professionnel. C'est même s'il y a des écoles, en particulier d'informatique, qui se targuent d'être au plus près des entreprises. Dans la pratique, de ce que j'ai pu voir, il y a toujours quand même un gap. Et c'est normal. C'est deux choses différentes d'un côté d'enseigner et de l'autre d'exercer une activité professionnelle dans le monde du dev ou de la tech. Donc déjà de base dans une situation entre guillemets normale il y avait ce delta là qui était quand même déjà un peu embêtant, là dans la mesure où nous côté professionnel de la tech et du dev, notre écosystème est complètement en train de se transformer d'être modifié dans tous les sens. Compliqué pour les gens d'enseignement de s'adapter à quelque chose qui n'est pas figé, qui bouge tout le temps, donc ouais là je pense qu'il va y avoir quelque chose qui va être très difficile sur l'adaptation des programmes, d'une part, d'autre part il y a de toute façon le sujet qu'on évoquait avant sur le fait que la situation en termes de nombre de postes disponibles le nombre de postes de développeurs disponibles en ce moment il est plus bas qu'au pire moment du Covid, donc de toute façon déjà de ce côté là c'est quand même bien compliqué, donc en plus pour des profils juniors c'est quand même une galère. Donc ouais c'est pas hyper encourageant de leur côté l'autre catégorie de juniors c'est les juniors qui sont pas forcément juniors professionnels mais qui sont juniors dans le développement, enfin débutants dans le développement C'est ceux qui sont issus des bootcamps et là pour le coup encore plus compliqué parce que formation encore plus raccourcie donc vraiment difficile de s'en sortir et de trouver vraiment du boulot derrière qui plus est encore une fois avec l'état économique du marché. Après, s'il peut y avoir un point positif, on va dire, pour ces populations-là, et ça c'est quelque chose que j'ai pu constater à différentes reprises, c'est le saut de technologie. C'est-à-dire que des fois, c'est plus compliqué d'adopter une nouvelle technologie quand tu étais habitué à la techno d'avant, parce que tu as encore ta muscle memory, tous tes réflexes qui sont celles de la techno d'avant, et donc du coup, tu buttes un petit peu sur la nouvelle techno. Alors que si tu démarres directement dans la nouvelle techno t'es un peu, t'es une page blanche en fait et ça moi je l'ai beaucoup observé Apple a sorti en 2019. Une libre qui s'appelle SwiftUI qui est la libre graphique, enfin qui est vraiment l'élément central quand tu développes des applications pour iOS, pour l'iPad pour l'Apple Watch, même tout ce que, même sur le Mac et en fait on utilisait historiquement une libre qui s'appelait UIKit qui était arrivé du coup avec le premier iPhone en 2008, et en fait le passage à SwiftUI en 2019 qui a mis évidemment un peu de temps le temps d'essuyer un peu les plâtres et puis après que les devs s'y mettent le passage à SwiftUI s'est fait des fois plus facilement pour certains devs que je voyais qui démarraient directement en SwiftUI et qui du coup prenaient les concepts directement tels qu'ils existaient là par rapport à certains devs qui avaient fait 3, 5, 10 ans du iKit et qui du coup, retrouvaient pas leur repère et étaient complètement paumés. Donc voilà, c'est peut-être le seul point où je me dis que les jeunes ont encore quelque chose qui peut leur être utile, c'est qu'ils arrivent avec un esprit neuf et frais sur ces sujets-là et donc du coup, ils n'ont pas l'inertie et la lourdeur d'années de pratique et d'expérience et d'habitude qui sont très difficiles à perdre.

Bruno:
Je trouve que ça fait une belle conclusion. J'aurais deux dernières questions pour toi qui sont les questions rituelles du podcast. La première, c'est est-ce qu'il y a un contenu que tu souhaiterais partager avec l'ensemble des auditoristes ?

Greg:
Oui, un bouquin qui m'a beaucoup plu, qui est « Une sacrée envie de foutre le bordel » de Xavier Niel, qui est donc une discussion qu'il a pour retracer un petit peu tout son parcours. Et je trouve qu'un, c'est vraiment intéressant. Deux, c'est quand même assez proche de nous, finalement, parce qu'il a quand même monté beaucoup de boîtes et de services qu'on connaît, qu'on utilise et que pour beaucoup, on apprécie. Et puis surtout je trouve qu'il représente une certaine forme de l'entrepreneuriat français que j'aime beaucoup avec de l'humour, pas le melon, pas la grosse tête et tant mieux, je trouve que voilà, c'est assez frais, ça fait du bien.

Bruno:
Canon, on mettra bien évidemment les liens en description et deuxième question qui est de loin la plus importante de ce podcast, est-ce que tu es plutôt espace ou tabulation ? alors.

Greg:
J'ai beaucoup préparé cette question et je vais répondre sans détour tabulation.

Bruno:
Merci beaucoup Greg et merci à tous d'avoir assisté à cet épisode j'espère qu'on vous a donné envie de ne pas être dans l'inertie d'être dans le mouvement et que même si ça peut être difficile avec, x années d'expérience de se mettre à ces nouveaux usages de en tout cas aller checker. Ce Slack ouvert par Greg Dev with AI pour justement voir un peu ce qui va changer. Et mettez-vous aussi à l'IA, à Gentix, c'est aussi un moyen très différent de concevoir des fonctionnalités et des features, mais qui peut apporter énormément de valeur à vos utilisateurs, à vos clients, à votre entreprise de manière générale. Et sinon, je vous remercie comme toujours de partager ce podcast autour de vous. Vous pouvez aussi aller checker le Tipeee si vous voulez soutenir ce podcast. Je vous remercie beaucoup, je vous souhaite une très bonne fin de semaine, je vous dis à la semaine prochaine, et d'ici là, codez bien !